Voilà, nous sommes partis pour un an ...
7 octobre 2000
Arrivée à Katmandou ( pour accéder à
la page Népal cliquez sur la photo :
)
10 octobre 2000
Bonjour a tous, nous sommes dans notre 5eme jour au Nepal mais les
choses serieuses n'ont pas commence (en fait nous ne faisons que dormir).
nous avons visité Katmandou et fait une balade a Pashupatinath
et Bodnath. Pashu est un centre hindou lieux de pelerinage sacré
ou ont lieu les crémations (nous en avons vu 2). Bodnath est
un sanctuaire du boudhisme ou vivent de nombreux refugiés tibetains.
nous avons fait un festin dan un veritable boui boui typiquement tibetain,
entourés de moines en habit rouge comme le Dalai Lama. Au menu
: des momos aux legumes (raviolis), pates fries aux oignons et au
buffle, soupe de nouilles, coca et eau chaude citronnée, le
tout pour la modique somme de 11 FF. A Katmandou, il fait bleu tout
le temps, 27 degres, la ville est hyper touristique, on nous propose
des drogues a chaque coin de rue (vous recevrez les commandes dans
quelques jours a vos adresses respectives).
Demain a l'aube, nous prenons un bus pour ralier le point de depart
de notre trek qui devrait durer 4 semaines environ. nous partons sans
guide ni porteur, chargés comme des mulets mais c'est un vrai
challenge. nous dormirons dans des gites tout au long du parcours.
1 er jour: Besisahar - Ngadi(déjeuner à
Bhule Bhule) 12/10/00
(Ben écrit)
Ça y est, on est parti et c'est déjà le pied. On s'est arrête dans
un village pour déguster notre Dahl Bhat et en attendant que notre
commande arrive (c'est toujours très long pour le plat de base), l'impensable
s'est produit : dans ce bled de 200 habitants, avec les environs et
une rue principale où s'amassent maisons et restaurants, une manifestation
de communistes est passée devant nous, avec les drapeaux et les slogans
entonnés par une cinquantaine de villageois, hommes et femmes ! Après
renseignements pris auprès du poste de contrôle, ces gens réclament
que les communistes arrivent au gouvernement (actuellement le congrès
népalais). Il y a de plus en plus de communistes au Népal mais plusieurs
partis dont les maoïstes qui veulent prendre le pouvoir par les armes.
Les gens d'ici veulent prendre le pouvoir par les urnes. D'après le
garde, la plupart des gens dans les villages de l'Annapurna sont communistes.
Ils s'insurgent contre la corruption éhontée qui sévit dans le pays.
On considère que 40 à 50 % des aides internationales sont accaparées
par les familles et partis au pouvoir. Aujourd'hui nous sommes partis
de l'hôtel à 9H30 (quels feignants, on voulait partir à 8H-8H30) et
avons marché jusqu'à 15H30, en faisant de larges pauses. Nous traversons
dès à présent des paysages très beaux en suivant la rivière de la
vallée, au milieux des champs de riz et des cultures en terrasses.
C'est très vert, surtout après la mousson. Cet après-midi, nous nous
sommes arrêtes dans le " Superb Jungle Lodge & Restaurant " au bord
du chemin et de la rivière. C'est un endroit très cosy avec une chambre
(la notre) mais on peut aussi faire dormir 2 personnes dans l'anti-chambre
si on veut. Il y a un jardin très grand avec deux huttes sous lesquelles
sont disposés tables et boucs. Vue sur les rizières en terrasses.
Toute la famille s'affaire pour nous servir aimablement. La douche
(un filet d'eau froide) est dans le jardin. Mais il y a aussi une
baignoire au bord de la rivière. Et si le luxe c'était l'espace? C'est
vivifiant ! Les gamins sont charmants, ils nous font des dessins et
on teste sur eux nos premiers mots de népalais. Ici, on est mille
fois mieux qu'à Kathmandu, perdus dans notre hôtel particulier. Sans
aucun touriste, on respire bercés par le bruit de la rivière. Ce qui
nous a surtout plu, c'est l'attention avec laquelle cet endroit a
été arrangé, notamment le jardin où s'étalent des parterres de fleurs
jaunes, oranges, et surtout violettes (tout le long de la clôture
en bois qui délimite le tout).
2ème jour de trekking : Ngadi - Syangé,
le 13/10/2000
(Tony écrit)
Les activités ne sont pas très nombreuses en soirée au " Superb
Jungle Lodge ". Il fait nuit à 18H et l'ampoule 5 Watts de la " chambre
" ne nous permet pas de lire. Nous nous sommes donc couchés vers 19H30,
puis réveillés à 20H30. Ben a fait une expédition " lampe de poche
" au fond du jardin où se trouvent les " Clean-Toitels " (écrit sur
la porte :-) dont le propriétaire est très fier... A 22H tout le monde
dormait. Dans la nuit, nous avons été réveilles par quelque chose
mais nous nous sommes surtout aperçus du bruit provoqué par la rivière.
Je pensais que c'était un camion, mais comment pouvait-il y avoir
un camion alors qu'il n'y a pas de route ?! Réveil à 6H, lever vers
6H20. Nous avons commandé un apple pie car celui de la veille était
très bon. Malheureusement, ce matin, c'est le patron et non sa femme
qui était aux fourneaux. Résultat : un chausson aux pommes assez élaboré
mais beaucoup moins bon que ce qui la veille était plutôt un pancake.
Le ventre plein (mais moins que les sacs) nous partons vers Ngadi
qui est encore à 30 minutes. A noter : après un peu de cinéma, Ben
a réussi à transférer quelques livres et autres objets dans mon sac.
Le paquet de bonbons de 500g est toujours dans mon sac (Ben est sujette
à de brusques crises d'hypoglycémie). Et il faudra de l'énergie aujourd'hui
car les dénivelés vont augmenter. Le temps est au beau fixe et nous
marchons toujours dans la vallée que forme la rivière. A cette altitude,
les flancs de montagne sont encore étagés de rizières. Les premières
montées avec sac sur le dos nous font comprendre l'utilité des bâtons
de marche. Un des bâtons de Ben a la pointe cassée depuis hier. Il
a tenu 3H sur sentier plat : bravo Décathlon ! Aujourd'hui, Ben a
la forme, peut être parce qu'elle a augmenté sa consommation de bonbons.
(Ce matin, elle se demandait si le trek avec des porteurs ne serait
pas plus agréable... je n'ai pas cédé). Nous nous arrêtons toutes
les 5 minutes pour regarder le paysage merveilleux qui nous entoure
(ou pour manger un bonbon, ou pour boire, parce que " La culotte me
rentre entre les fesses "... A tous ces motifs d'arrêt s'ajoute un
nouveau : nous avons utilisé l'imodium pour la première fois. J'ai
fait 2 arrêts d'urgence. Les enfants sur le chemin nous disent " Hello
" ou " Namaste " en joignant les mains dans le geste traditionnel.
Certains ensuite nous demandent " Pen, sweet, money ? ". Dans un village,
Ben a fait l'erreur de sortir un bonbon. Nous avons gardé une nuée
d'enfants autour de nous pendant tout l'arrêt. Au déjeuner, nous avons
pris un Dahl Bhat et un Plain Rice With Vegetable Curry : peu de différence
entre les deux plats. En fait, il semblerai que la carte soit la même
tout au long du parcours. Seuls les prix augmentent avec l'altitude,
surtout en ce qui concerne les boissons, Coca ou Sprite : normal,
il faut intégrer le salaire des porteurs que nous croisons toute la
journée, avec 4 ou 5 caisses de bouteilles consignées sur le dos.
Ici les porteurs sont courbés en avant et portent leur charge avec
une large lanière passant sur le front. Nous, nous avons de gros sacs
avec multiples lanières de réglage. Autres différences : nous avons
des bâtons de marche et de grosses chaussures, ils ont des tongs.
En tout cas ils marchent aussi vite que nous. Revenons au menu : Bénédicte
s'est posé un nouveau challenge : manger du Dahl Bhat à chaque repas,
le plus longtemps possible. Celui d'aujourd'hui est très bon. Celui
d'hier était assez infecte (voire imodium plus haut ?). Sur le chemin,
nous avons acheté des petites oranges vertes. Elles sont très bonnes
et assez sûres. A 15H, nous sommes arrivés au " Chinese Rainbow Lodge
". Juste au dessus de Syange, il offre une superbe vue sur les rizières
et sur une grande chute d'eau. Dans le jardin, 3 tables au soleil
(mais plus pour longtemps) et des fleurs pour agrémenter le tout.
On ne comprend pas pourquoi les autres trekkers continuent pour rejoindre
Syange au fond de la vallée. Les activités de fin d'après midi sont
les même qu'hier et sans doute que demain : douche froide, lessive,
écriture du journal et un peu de lecture. Ben s'est commandé un nouveau
Dahl Bhat. Comment sera-t-il ce soir ?
3ème jour de trekking : Syange - Tal, 14/10/2000
(Ben écrit)
Ce soir, c'est à la lampe à l'huile que nous écrivons. Il y a pourtant
des ampoules dans la salle à manger mais c'est pour faire genre et
attirer les touristes. Nous sommes à 1700 mètres d'altitude et il
commence à faire froid le soir, on a mis nos super polaires doublés
" the north face " achetés à Kathmandu (90 francs chacune mais c'est
des copies). Aujourd'hui, nous avons marché de 8H30 à 16H, en traversant
des paysages d'une beauté qui dépasse l'imagination. Le paysage se
fait plus sauvage, autour de gorge très profonde mais avec une végétation
toujours luxuriante. Il n'y a plus de rizière. Plus on avance, plus
c'est beau et bien au dessus de nos attentes. On regrette de ne pas
avoir de camescope car les paysages sont tellement vastes, les parois
tellement hautes que nous sommes découragés de prendre des photos
qui ne rendront pas toute la grandeur qui nous entoure. Ce matin,
sur le coup des 11h nous avons vécu un grand moment culinaire : nous
avons mangé un Twix ! Un vrai, pas une imitation, mais le " king size
" que l'on avait acheté à Londres. Un vrai régal, même si il avait
mal supporté le voyage. Vivement demain, il nous en reste un ! Le
Dahl Bhat de midi était quelconque. Cet après midi, nous avons continué
notre route, il n'y avait plus de soleil, mais la visibilité restait
excellente, et les quelques gouttes ne nous ont pas gênés. Après la
Dahl Bhat et quand nous avons remis les sacs à dos, un miracle s'est
produit : la terrible contracture qui s'est installée depuis deux
jours entre mes deux épaules a disparue, je n'ose pas y croire. Par
contre, je me suis fait un léger claquage de la cuisse gauche. Ça
m'a permis de tester l'huile de massage de l'Himalaya, qui, après
application nous donne une incroyable sensation de froid. On verra
le résultat demain. Bien que nous soyons en haute saison, nous ne
rencontrons qu'un nombre limité de trekers puisque tout le monde avance
dans le même sens et que les étapes ne sont pas imposées. Il y a des
villages proposant des chambres toutes les une à deux heures de marche.
On peut donc faire le trek à son rythme et s'arrêter quand on veut.
On rencontre donc une vingtaine de marcheurs par jour dans le même
sens que nous et une dizaine en sens inverse. Le trek dans le sens
inverse des aiguilles d'une montre est le plus fréquenté avec 150
personnes par jour et par étape contre 10-20 en sens inverse. Ce sont
les " originaux " qui rencontre les plus de touristes puisqu'ils croisent
les 150 personnes par jour alors que nous, nous sommes plutôt tranquilles,
et pouvons discuter avec des trekers que l'on retrouvera le soir dans
les lodges ou le lendemain. Ce soir, nous ne mangerons pas de Dahl
Bhat mais essayerons la spécialité locale: le potatos-bens-veg-pumpkin.
A partir de maintenant, nous marcherons dans des paysages plus arides
(nous venons juste de quitter les champs de marijuana). La population
sera d'origine tibétaine et nous commencerons à avoir froid.
4 ème jour : Tal - Danagyu
(Tony écrit)
Nous avons décidé de nous lever plus tôt pour avoir un peu plus
de temps dans les lodges l'après-midi. Réveil donc à 6H15. Nous n'avons
pourtant pas pu partir avant 8H. Tal est un village différent de ceux
que nous avons déjà traversé. Il est au centre d'une grande surface
plane entre les montagnes. Tal signifie " Lac " car cet emplacement
était autrefois occupé par un lac. Notre marche commence donc tranquillement
sur du plat. Rapidement cependant, la route commence à grimper assez
dur. Après avoir traversé la rivière, nous passons au soleil, plutôt
contents car l'air était frais. Le paysage a changé, mais reste grandiose.
Plus de rizière, mais un paysage de type alpin avec de multiples cascades
et ruisseaux. Après la première grande côte, nous nous arrêtons au
bord d'un ruisseau (juste avant Karte) pour faire la lessive que nous
avions négligée la veille. Nous profitons de la pause pour nous régaler
du dernier Twix. Nous n'avions jamais réalisé qu'un Twix était aussi
bon. Sur la route, on peut trouver des Mars et des Snickers surtout,
pour 60 RS, c'est le prix d'une chambre pour une nuit ! A midi, nous
déjeunons avec un couple de suisses. Le gars a voyagé pendant 8 mois,
mais en restant assez longtemps dans chaque pays (Indonésie, Australie,
Nouvelles Zélande...). Bénédicte a déjà abandonné son challenge de
ne manger que du Dahl Bhat (Ben : " C'était idiot comme challenge
! "). Il faut dire que les plats locaux, à base de pommes de terre,
courges, haricots sont succulents. Notre mascotte, Frikadelle, le
chien fidèle, a beaucoup de succès. Les enfants le repèrent tout de
suite sur le sac de Bénédicte, malgré sa petite taille. Nous en avons
profité ce matin pour prendre une photo d'une famille qui s'y intéressait.
Après une ascension progressive, nous arrivons assez tôt dans l'après-midi
à Danagyn. Comme on est les rois sur ce trek, on ne veut pas le faire
le plus vite possible, pas question de gagner une étape. On s'arrête
donc au " Thakun Hotel " (chambre à 50 RS environ 5 Francs !) qui
propose des douches chaudes (attention : au sens népalais, c'est à
dire pas glacées !). C'est un peu triste, nous sommes les seuls trekkers.
C'est le dernier hôtel de Danagyn, les autres ont dû s'arrêter avant.
Au programme ce soir : lessive, puis lecture (Ben est absorbée par
" Le lumineux destin d'Alexandra David Neel " et je le suis par "
Et on tuera tous les affreux " de Vian). (Ben écrit) Toute la journée,
ce n'est que des : " C'est beau, c'est dingue, c'est vraiment incroyable,
on est les rois " (surtout pendant la pause Twix). Il fait toujours
un temps magnifique, le matin quand on part il n'y a pas un nuage
et l'après-midi il y a un vent agréable qui nous rafraîchit sous le
soleil. Conditions idéales. Nous venons de discuter avec le cuisto
de l'hôtel qui est le seul à parler un peu Anglais. Nous lui avons
posé pleins de questions sur le village, la religion,, enfin, nous
lui avons dit qu'on était Français et qu'il pouvait nous interroger
sur la France s'il voulait. Il n'avait aucune question, 20 ans, et
même pas curieux.
5ème jour, 8H15 - 12H30 Danagyu - Chame
Aujourd'hui, nous avons vu les hautes montagnes pour la première
fois, blanches, imposantes, magnifiques. Nous avons donc pas mal flashé
: moi devant l'Annapurna II, Tony devant l'Annapurna II, nous devant
l'Annapurna II. A midi nous avons échangé 3 pansements contre deux
pommes (nous sommes dans le pays de la pomme). Un gosse (même pas
10 ans) nous a proposé du haschich avec une assurance déconcertante,
alors qu'on était à 2 minutes du poste de police. Comme on ne comprenait
pas ce qu'il voulait (l'accent népalais), on lui a fait répéter 5
fois et il hurlait " Hasiss !! " à chaque fois. Le soir, nous sommes
arrivés à Chame, petit village sympa où il semble y avoir une vie
plus animée que jusqu'ici. Il y a une banque ouverte de 10H à 12H
et au milieu du village, quelques boutiques proposant de quoi se restaurer
et de quoi se réchauffer (gants, bonnets...), le tout regroupé en
" Chame Shopping Center ". Il y avait une ambiance très joyeuse car
c'était un jour de festival. Vers 16H, toute la population et les
touristes se sont regroupés pour admirer les hommes en costumes traditionnels
montant des chevaux qui ont défilé dans le village avant de s'élancer
les uns après les autres pour tenter de ramasser les écharpes blanches
bouddhistes qui étaient sur le sol. Toute la population était amassée
sur les deux côtés de la route, très attentive et vibrant à chaque
passage. Liesse populaire quand un cavalier a réussi a choper une
écharpe, on lui a mis de la poudre rouge sur le visage (?). Nous avons
profité de cette ambiance conviviale pour photographier les visages
des villageois tous très gais. Nous avons profité de la fête tout
comme eux, c'était intéressant de les voir s'amuser dans un contexte
différent de l'habituel " hôtel restaurant ". Les villages que nous
traversons à présent sont fortement marqués par le bouddhisme, les
gens sont d'origine tibétaine, et il y a nombre de temples bouddhistes
et murs à prière sur le chemin du trek. A l'entrée des villages, ainsi
qu'à leur sortie, il y a un long mur à prière ( il faut passer à gauche)
dans lequel se trouvent des moulins contenant des prières qu'il faut
faire tourner dans le sens des aiguilles d'une montre. Toutes les
constructions sont désormais en pierre avec du bois à l'intérieur(style
chalet) dans les lodges où nous nous arrêtons. Nous avons rencontré
beaucoup de monde aujourd'hui : de jeunes (comme nous) Savoyards,
des " vieux " Français qui ont un porteur, une Américaine avec un
porteur, et surtout un Américain avec qui on a bien discuté et qui
nous a expliqué comment on vit à L.A. Nous avons également passé la
soirée avec les Israéliens que l'on rencontre fréquemment (troisième
hôtel commun, ils nous réveillent la nuit...) très sympas malgré tout.
Ces discussions avec les autres touristes sont très enrichissantes
car elles nous permettent de partager nos expériences du Népal, mais
également de comparer nos pays d'origine, nos coutumes, la durée du
service militaire (3 ans pour les hommes en Israël, 2 ans pour les
femmes puis un mois par ans jusqu'à 34 ans !). comme j'adore poser
des questions, j'en profite et j'apprends beaucoup plus que sur le
seul Népal.
6ème jour : 8H45 - 15H Chame - Pisang
Aujourd'hui nous n'avons rencontre presque personne sur notre route,
étant partis relativement tard (les Israéliens nous ont encore réveillés
cette nuit). Ce matin, le temps était extraordinaire: grand beau soleil,
pas de vent et nous avons tranquillement prix le petit déjeuner sur
la terrasse au bord de la rivière, devant les neiges éternelles :
le pied. Nous avons traversé tranquillement des paysages de moyenne
montagne, surplombée de sommets à 7000 mètres. Les forets étaient
magnifiques et rafraîchissantes. L'après-midi, nous avons loupé le
creux de la vague formé par une immense falaise de granite qui forme
une cuve, pareille aux parois d'un volcan. Ce soir, nous la voyons
encore de notre chambre et nous nous demandons ce qu'il y a derrière.
Sous notre chambre, il y a un groupe de " Nouvelles Frontières " qui
dors sous tente et nous les voyons se peler dans la nuit et le vent
(les pauvres). Décidément, nous avons choisi la bonne formule, au
chaud dans le " Dinning Hall " de notre gîte à 9 Francs la nuit pour
deux avec de l'eau chaude. Tony qui a eu pitié est allé leur dire
que peut-être, moyennant finance, ils pourraient profiter de notre
douche chaude. Nous attendons notre repas dans notre bijou de chalet
en bois, mais il n'y a pas de raclette prévue au menu ce soir. A midi,
nous nous sommes lâchés avec une pizza aux champignons locaux et au
fromage de yakesse sur pain tibétain : un régal ! (remarque : yakkesse
= nak = femelle du yak) Nous ne souffrons pas du mal de l'altitude
aujourd'hui. Hier, j'ai eu mal à la tête toute la journée. A suivre...
Nous n'avons aucune ampoule et aucune courbature, seulement les clavicules
un peu douloureuses à cause des bretelles du sac à dos. Demain s'annonce
génial.
7ème jour 8H - 17H Lower Pisang - Manang
(Tony écrit)
Comme nous sommes encore en pleine forme, nous avons décidé d'emprunter
la route haute entre Pisang et Manang. Plutôt que de rester dans le
fond de la vallée, nous grimpons sur le flanc de la montagne. D'abord
en pente douce, au milieu des vaches, le sentier grimpe ensuite de
façon, plus abrupte. Après une heure de grimpette sévère, nous arrivons
à Ghyaru. C'est ici que nous voyons les premiers yacks. Ben pose pour
la photo à coté d'un beau spécimen. On nous dira plus tard qu'il faut
se méfier de ces bêtes là, mais à ce moment là on ne le sait pas encore
! Ghyaru est un très vieux village qui est rester authentique. Nous
sommes partis relativement tard, il n'y a pas trop de touristes dans
le village. A l'entrée du village, nous remarquons en contre bas la
présence de nombreux enfants. C'est une école et le professeur nous
autorise à perturber les cours (de toutes façons, on était déjà entré).
Il est 10H, certains enfants mangent du riz, les autres lisent ou
écrivent, allongés à plat ventre sur la terre. Nous profitons de l'occasion
pour faire des portraits des enfants (un bonbon en récompense pour
tout le monde). La classe a lieu de 10H à 16H et les enfants ont entre
6 et 11 ans. Nous partons après 30 minutes, il ne faut pas abuser.
Sur le chemin du lemon tea du matin, nous assistons à une autre scène
pittoresque : un groupe de villageois bat le millet. Nous prenons
quelques photos alors qu'ils font leur pause déjeuné, puis plus tard,
lorsqu'il se sont remis à l'oeuvre. Enfin, nous prenons notre thé,
sur un toit. Dans cette région, des pièces habitables sont situées
au dessus de l'étable et des échelles taillées dans des troncs d'arbres
permettent d'accéder aux terrasses, les toits... Depuis notre terrasse,
nous avons une magnifique vue sur la chaîne de montagne (ceux d'en
bas rate tout ça ! ). De gauche à droite : - Lamjung Himal (6931 mètres);
- Annapurna II (7937 m); - Annapurna III (7555 m); - Gangopurna (7455
m). La face nord de l'Annapurna II est particulièrement impressionnante.
Après une très longue pause dans ce premier village d'altitude (difficile
de faire des photos en évitant les fils électriques ! ), nous partons
vers Ngawal, un autre village médiévale. Nous pensions ce village
assez proche, il est en fait assez éloigné : il nous faut presque
2 heures pour le rejoindre et nous avons l'estomac dans les talons.
J'ai aussi à soulager un autre besoin. Je demande à la patronne où
sont les toilettes. Elle me montre du doigt une petite cabane à 400
mètres de là ! Le village est très pittoresque, perdu dans la montagne.
Il y a énormément de vent et nous devons repartir car la route est
encore longue pour aller jusqu'à Hanang. Nous passons à 3800 mètres
et il y a un vent à décorner les yacks ! Nous ne chômons pas sur le
chemin de la redescente car nous pensons être en retard. Finalement,
nous arrivons à Braga vers 16H30. Nous avons fait très vite et Manang
n'est plus qu'à 30 minutes. Pour fêter ça, nous faisons une pause
dans une pâtisserie: brownie chocolat pour Ben, gâteau à la banane
pour moi : un régale. La récompense d'une grosse journée de marche.
Avec le rythme que l'on tient, aller à Manang n'est plus qu'une formalité.
Nous sommes ravis de notre journée, nous avons vu de superbes paysages
et la vise des Népalais dans les villages d'altitude. Pour couronner
le tout, nous trouvons un lodge avec vue sur le lac et le glacier,
on nous donne un seau d'eau chaude pour la toilette ! Nous jumelons
les sacs de couchage et allons passer une bonne nuit au pied du glacier.
8ème jour : repos et acclimatation.
Même si nous sommes allés en altitude hier, il est conseillé de
rester une journée à Manang pour que l'organisme s'habitue à l'altitude
et à la plus faible concentration d'oxygène. Nous faisons donc une
petite grâce matinée. Puis nous partons pour Braga, pour visiter un
gompa, et accessoirement pour repasser devant la pâtisserie ! Nous
y déjeunons, c'est aussi un hôtel restaurant. Le gompa est fermé,
nous ne pouvons voir que son entrée avec 2 statues terrifiantes (représentation
de Bairab ?). En repassant dans l'autre sens, nous achetons une part
de cheese cake de yackesse (nak). A mourir d'après la spécialiste
du cheese cake. De retour à Manang, nous allons à la réunion d'information
sur le mal des montagnes, puis nous allons au cinéma ! Dans Manang,
il y a plusieurs video center. Ce sont en fait des salles équipées
d'un téléviseur et d'un magnétoscope. Tout cela fonctionne avec des
générateurs que l'on entend à côté, car il n'y a pas d'électricité
à Manang ! Vu le contexte, nous choisissons d'aller voir " 7 ans au
Tibet ".
9ème jour : 11H - 14H Manang - Kangsar.
Pour aller au Tilicho Lake, 2 étapes sont nécessaires : Kangsar
et le camp de base. La première étape est courte mais doit nous mener
dans un nouveau village pittoresque. A la sortie de Manang, 2 femmes
nous indiquent un gompa. On nous invite à entrer, bien qu'un office
soit en cours. 2 rangées de moines (?) se font face. Devant eux, des
livres de prières. Ces livres sont constitués de longues bandes de
papier calligraphiées. Les feuilles sont regroupées entre 2 planches
de bois dont la tranche est sculptée. Nous déambulons autour des moines.
Sur les côtés sont entreposés de nombreux livres de prières qui ont
l'air très anciens. Au fond du gompa, on trouve un Bouddha entouré
de petites bougies et des photos du Dalaï Lama, sur les poutres et
les murs des tanghkas. Les moines prient sans trop s'occuper de nous.
On a l'impression qu'ils ne prient pas tous ensemble, mais par groupes
ou séparément. On ne peut pas prendre de photos pendant les offices
et il faut faire un don dans une boite prévue à cet effet. Les moines
examinent avec intérêt nos sacs à dos laissés à l'entrée ainsi que
nos bâtons de marche. Puis nous partons pour Kanpsor, en empruntant
la route haute (on n'est pas des feignants) qui traverse une foret
de pins, le sol est jonché d'épine,on se croirait dans les landes
! (Ben ecrit) En nous promenant dans le village, nous pénétrons à
nouveau dans un gompa où a lieu un office. Celui-ci est différent,
il doit s'agir d'une cérémonie ou d'une fête. Ici, pas de moines,
mais des villageois (assez âgés en moyenne) assis contre les murs
et agitant des moulins à prières. Nous sommes invités à nous installer
à cote des femmes. Puis distribution générale de thé (un délice),
de raksi (alcool de riz ou millet), un tesampa chacun (espèce d'énorme
congolais, mais c'est une farine d'orge grillé, très bon en porridge
avec du miel), puis en guise d'apéritif, pop corn et chips de toutes
les couleurs. On observe et on fait pareil,, on mange tout. Enfin,
nous avons droit au fameux thé au beurre, soit de bouillon salé, bof.
La voisine de Tony n'a pas l'air très éveillée, mais elle apprécie
le thé au beurre et lèche avidement sa coupe. Nous assistons ensuite
aux chants, un vrai régale, une vraie émotions, un son cristallin
très émouvant. On pense alors aux films " Himalaya l'enfance d'un
chal " et " 7 ans au Tibet " vu la veille. Les moulins à prières n'ont
pas cessé de tourner le soir, nous mangeons avec quatre Français et
ne manquons pas d'évoquer les bons plats de chez nous : saucissons,
bœuf bourguignon, blanquette de veau, tartiflette... Ceux qui sont
partis depuis longtemps se renseignent sur les derniers exploits de
l'équipe de France de foot, on n'est pas Français pour rien... (Tony
écrit) à l'heure ou normalement nous sommes déjà couchés (20H30),
nous faisons exceptionnellement une sortie. Avec la lampe de poche,
nous rejoignons une grange dans laquelle sont entassés des villageois
et une quinzaine de touristes. Sur une scène (!!!) des femmes et des
enfants exécutent des danses tibétaines, dans leurs habits traditionnels.
Les femmes danses en rond, très lentement, comme on avait pu le voir
en Amérique du sud. Nous ne comprenons pas trop le sens de la fête,
il semblerait que la fête ait été initiée par un groupe d'américain
et d'anglais. A la fin de la fête, nous sommes invités à faire une
donation. L'argent doit servir a construire un nouveau stupa. Le nom
des donateurs ainsi que le montant du don sont lus par le speaker
du village. Nous nous sommes regroupés sous le nom de Chirac (ce qui
signifie " couverture " en Népalais).
10 ème jour : 7H45 - 14H15 Kangsor - Tilicho
camp de base
L'étape du jour doit nous mener au camp de base du Tilicho Tal (Tal
signifie lac en Népalais). Il y a deux routes pour s'y rendre: route
haute et route basse. Nous choisissons bien sur la première qui offre
les plus beaux points de vue. Cette route nous mène de 3700 mètres
à presque 4800 mètres, avant une grande descente pour rejoindre le
camp de base, à 4200 mètres. Nous avions prévu de partir avec un groupe
de 4 personnes, mais ils partent avant même notre petit déjeuné. Nous
partons à 7H45 sans vraiment imaginer les efforts qui nous attendent.
En montagne, en effet, pour aller d'un point à un autre, on passe
le plus souvent par de multiples montées et redescentes. C'est ce
qui nous est proposé pendant les deux premières heures. Après l'intersection
entre la route du bas et celle du haut, cela devient plus simple :
ce n'est plus qu'un interminable montée avec comme objectif le drapeau
de prière que nous voyons depuis le matin. Ce drapeau, il ne semble
pas si éloigné, et surtout pas si haut. Pourtant, il faut bien se
rendre à l'évidence : nous marchons et il ne se rapproche pas beaucoup.
Et à l'heure où nous le touchons, le GPS est catégorique : 4748 mètres.
Le point de vue est saisissant : nous surplombons la vallée et pouvons
voir jusqu'à Manang. En face de nous s'élève la Grande Barrière (nom
donné par Herzog en 1950). Enfin, nous discernons bien le sentier
qui le lendemain doit nous mener au Tilicho Lake. Nous prenons des
photos de tout ce qui nous entoure, dans le but de construire un panoramique.
Il ne fait pas très froid, nous restons au sommet pendant une heure.
Une descente vertigineuse dans du gravier nous mène ensuite, en presque
une heure, au camp de base, 600 mètres plus bas.
11 ème jour : 6H - 15H30 Camp de base -
Tilicho Lake - Kangsaar
Certains devaient partir à 4H pour voir le lever de soleil depuis
le lac. Nous préférons partir à 5H30, puis finalement à 6H (il fait
chaud dans nos sac de couchage, surtout quand ils sont jumelés). Au
moment du départ, mauvaise surprise, le temps est très couvert. Nous
hésitons à nous recoucher, mais partons tout de même. A 6H du matin,
à peine levés, et sans petit déjeuné (trop tôt pour les cuisiniers),
c'est difficile de se retrouver avec un sac a dos devant une pente
à 35° et un dénivelé de 1000 mètres. Bénédicte n'a pas de sac et gambade
devant. Le haut du sentier s'enfonce dans les nuages mais nous poursuivons.
De temps à autre, un trou dans les nuages découvre le Tilocho Peak
(7134 mètres), une portion de la Grande barrière qui nous surplombe.
A un moment, nous entendons un grondement mais ne savons s'il s'agit
du tonnerre ou d'une avalanche. Nous accentuons le rythme. Sur la
route, nous apercevons 5 blues sheeps (de loin, cela ressemble à des
bambis des montagnes). Nous allons si vite que nous sommes arrivés
au lac à 8H30 (2H30 de marche alors que 3-4 heures étaient annoncées
dans les guides) et nous nous apercevons que nous sommes les premiers.
Au sommet, le ciel est bleu mais l'air est très frais. Nous voyons
même quelques flocons de neige. Le temps de faire quelques photos
et nous avons les doigts gelés. Nous redescendons ensuite tranquillement
et croisons beaucoup de monde. C'est bon de descendre quand tout le
monde monte ! Au camp de base, nous prenons un peu de repos et mangeons,
puis repartant du bon pied à 12H30. Pour retourner à Kangsar, nous
empruntons cette fois la route du bas. Elle est également très impressionnante
car le sentier et à flanc de montagne et la pente est très abrupte,
des roches énormes semblent sortie du sentier. On se croirait dans
un tableau de Dali. Certains passages feraient peur à une chèvre des
montagnes ! Et pour corser le tout, il arrive que des pierres déboulent
de la pente; il vaut mieux ne pas être sur leur chemin. La route nous
semble très longue, surtout sur la fin. Nous pensions n'avoir que
de la descente mais cela n'arrête pas de monter et descendre. C'est
vraiment frustrant de grimper 150 mètres de dénivelé pour les redescendre
juste après ! Nous voyons le chemin parcouru la veille, en montée,
et il nous semble incroyable que l'on ait pu le faire. A 15h30, après
3 nouvelles heures de marche à un bon rythme, nous sommes de retour
au Laxmi Hôtel. Je retrouve mon stylo perdu 2 jours plus tôt, sans
doute grâce à la perle Bouddhiste porte-bonheur acheté à Mansang (mais
fabriquée en Inde à Bombay !). La patronne nous donne une bassine
d'eau chaude pour la toilette et nous prépare une noodle soup et un
vegetable spring roll. (Ben écrit) Tout va donc pour le mieux. Le
trekk du Tilicho Lake nous a ravis et exténués. Nous nous retrouvons
à la table d'un couple de bénévoles qui travaillent à l'hôpital de
Pokhara depuis le début de l'année et pour plusieurs années. Ils sont
ravis de leur expérience et apprennent le Népalais. Cependant, ils
déplorent une chose : tous les Népalais qu'ils rencontrent leur demandent
de l'argent et associent automatiquement " blancs = riches ". Toutes
les conversations qu'ils ont avec des Népalais tournent autour de
ce sujet (" You don't need such money ").
12ème : 8H30 - 15H Kangsor - Gunsang
Petite journée aujourd'hui : grasse matinée jusqu'à 7H30 puis après
un succulent tibetan bread avec de la confiture maison, nous redescendons
tranquillement sur Manang (2H). Nous retrouvons notre Hôtel et récupérons
le sac que nous y avions laissé. Nous nous reposons sur les transats
et bois sur la terrasse, vue sur le glacier Gangapurna. Tony bat un
nouveau record : 45 minutes pour laver 4 paires de chaussettes, 1slip,
1 soutien gorge et 2 T-Shirts. Il paraît que l'odeur est dure à faire
partir, il faut dire que cela fait 3 jours que l'on n'a pas fait de
lessive ! Après notre pause déjeuné, nous nous approvisionnons en
bonbons (mentos) et repartons pour une étape de 1h30 vers Gunsang,
avec de superbes vues sur les montagnes. Au passage, nous achetons
un collier pour Tony, collier bouddhiste en corne de yack (5,5 Francs)
genre guerrier. Nous prenons notre douche dans une cabane ventée (il
fait un froid de canard) à l'aide d'une cuvette d'eau chaude pour
2. De la cabane, vue sur les sommets Hymalaniens. Il ne faut pas demander
trop d'eau chaude car elle est chauffée avec du bois et nous ne voulons
pas participer à la déforestation. Au dessus de 3000 mètres, les arbres
se font rares, au dessus de 4200 mètres, il n'y a plus d'arbres du
tout. Ce soir, nous sommes dans un hôtel très coquet avec bosquets
de fleurs en plastique sur les tables et dans les chambres. L'hôtel
a 20 ans et la patronne se plaint de l'ouverture d'un concurrent juste
à coté depuis un mois qui lui prend tous ces clients car d'un aspect
plus moderne et plus confortable. Nous on a préféré l'authenticité.
Nous avons eu la chance de voir préparer le thé au beurre tibétain,
mélange d'eau, de lait, beurre et sel plus quelque chose ?, le tout
battu dans un long fourreau en bois à l'aide d'un bâton. Cette préparation
n'est pas sur le menu, usage exclusif des locaux, je ne suis pas sûre
qu'elle soit du goût des occidentaux. Tony passe la fin de l'après
midi à travailler un os de yak qui fait parti de mon collier et dans
lequel on essaye de faire passer un fil plus large.
13ème jour : 8h - 15H Gunzang - Thorung
Pei
(Tony écrit)
Après le maintenant traditionnel tibetan bread, jam, black tea,
nous prenons la route pour une étape assez longue. Il fait toujours
grand soleil et nous profitons encore de superbes vues sur Annapurna
IV, Annapurna III, le glacier et Gangapurna. La montagne autour de
nous est devenue aride; les flancs de montagne sont couverts d'une
végétation âcre-jaune. Nous arrivons à Yak Kharka, ce qui signifie
" Paturages des Yaks ". On vend ici du fromage au lait de Yak et nous
en achetons un peu. C'est délicieux; cela ressemble à de la Tome de
Savoie. Juste avant le village, nous avons observé aux jumelles des
blue sheeps (ou mountain goats). Des porteurs qui nous suivaient profitent
des jumelles et sont ravis. Un peu plus loin sur la route nous passons
près d'un groupe de yaks. Ce sont des animaux très impressionnants
au pelage très fourni (noir ou beige). Pour rejoindre Thorung Phedi,
un nouveau sentier a été dessiné; il passe sur les hauteurs ( ~ 4620
mètres) puis redescend vers le camp de base. Lorsque nous arrivons,
il y a déjà énormément de trekkers (la plupart sont partis de Letdar).
On nous propose d'abord une tente (glagla) puis finalement on trouve
une chambre avec deux lits. Passer les commandes pour manger n'est
pas une sinécure. Vivement demain soir, on aura un vrai lodge. La
dining room n'est vraiment plus assez grande pour faire face à l'afflux
des touristes (de nouveaux bâtiments sont en construction). Résultat
: la pièce est bondée et les cuisiniers n'arrivent pas à fournir assez
rapidement. Nous passons plus d'une heure debout à attendre nos 4
oeufs durs et nos assiettes de potato + vegetable. Pour ajouter à
l'inconfort de la pièce, les fumeurs sont entrés en action et rivalisent
avec le graillon de la cuisine. Finalement, nous obtenons 4 petits
pains, puis les oeufs, et finalement nos assiettes que je ramène dans
la chambre à tâtons dans le noir. Là, nous mangeons dans un froid
de canard, à ne pas mettre un yéti dehors. Nous jumelons nos duvets,
dormons avec nos sous-vêtements techniques et polaires. On se réveille
au milieu de la nuit : on étouffe. Réveil à 5H.
14ème jour : 6H30 - 15H30 Passage au Thoung
La (5400 mètres - 9H45) Thoung Pédi - Jarkhot
(Ben écrit)
La montre sonne à 5H. Il fait nuit noire, la chambre est gelée,
on reste au chaud jusqu'à 5H30. Après avoir avalé notre petit déjeuné
(2 tasses de thé chacun et une tasse de muesli-lait pour deux), nous
partons à 6H30, le soleil n'est pas encore levé mais il fait jour.
Il semble que nous soyons dans les derniers. Objectif : monter vers
le Thoung La à 5400 mètres (+900 mètres de dénivelé) puis redescente
à 3500 (-1900 mètres). La première heure est la plus difficile car
très abrupte, nous avançons lentement en contrôlant notre respiration
(on souffle comme des boeufs). Nous avons froid au visage car il n'y
a pas encore de soleil et un petit vent. Après 45 minutes, nous atteignons
le dernier hôtel (4800 mètres), et le pente commence à s'adoucir.
L'air se fait rare et nous avançons très lentement. Nous doublons
pas mal de monde car après le Tilicho Lake, nous sommes bien entraînés.
A 5100 mètres, nous faisons une pause de 15 minutes pour savourer
nos Crunch (attention aux couronnes, ils sont gelés). Nous ne buvons
que très peu car l'eau dans la gourde est glacée et cristallisée.
Nous doublons de plus en plus de monde après 5000 mètres et il commence
à faire chaud dans nos polaires. Nous ne pouvons utiliser nos lunettes
force 4 car il y a trop de vent et elles isolent moins que nos lunettes
Oakley couvrantes. Dire qu'on les avait faites faire exprès pour ce
grand jour ! Nous utilisons tout de même le collyre et l'écran total.
La dernière demi-heure se fait lentement, il y a beaucoup de monde
sur le chemin et nous les encourageont en leur donnant l'altitude
de notre GPS qui reste allumé. Ambiance très conviviale ! Enfin, après
3h15 d'ascension (pour 4-5 heures dans les guides), nous atteignons
enfin le col, en ayant bu ½ litre d'eau à deux. Nous sommes heureux
(on l'a fait !), d'ailleurs tout le monde est content et nous assistons
et participons aux traditionnelles séances photos, après avoir dégusté
le thé le plus cher du Népal (5 Francs) et avalé nos Snickers chèrement
payé au camp de base. Le paysage est désertique, rocailleux et sans
végétation, mais nous voyons tout prêt les hautes montagnes et les
falaises. Deux Français que nous voyons sur la neige montent sur un
sommet à plus de 6000 mètres. Un groupe d'Allemand effectue le tour
des Annapurna en VTT. Après avoir beaucoup porté leurs vélo jusqu'ici,
ils obtiennent enfin ce qu'ils attendaient : le descente jusqu'à Pokhara
! Après 45 minutes à savourer notre exploit (!!!), nous repartons
pour une interminable descente jusqu'à Muktinoth (3H30) avec quelques
pauses et les genoux qui commencent à se faire sentir. La descente
est parfois très abrupte et glissante et nous nous faisons dépasser
par des porteurs Népalais qui portent parfois plus de 40 kilos (ça
ne doit pas être facile avec des tongs !). Nous arrivons à 14h30 à
Muktinoth, ville dortoir très laide et, malgré mon immense fatigue
(je suis exténuée, je dormirai bien ce soir), nous continuons jusqu'au
village suivant à 45 minutes : Jarkhot, authentique et charmant, agrémenté
à 3550 mètres d'un parc avec de magnifiques arbres et une vue imprenable
sur la vallée. On croit rêver. Nous nous installons dans un lodge,
lui aussi très authentique (nous fuyons les lodges trop modernes,
même si plus confortables). Nous rencontrons un groupe de Belges et
de Français qui reviennent d'un trekking dans le mustang. Nous dînons
avec eux : ils sont extrêmement sympathiques et nous racontent leur
voyage au mustang : paysages magnifiques, culture tibétaine très marquée,
rencontre avec le roi et son premier ministre... Ils sont enchantés.
Un médecin est parmi eux et effectue une mission scientifique sur
l'altitude et les effets sur l'organisme. Un des Belges est cinéaste
est nous promet de nous donner des bons plans là où nous allons faire
de la plongée et va essayer de nous fournir en pellicule Ilford (il
connaît le patron !). On verre bien. Nous passons une très bonne soirée
en leur compagnie. Très bonne nuit, sur des lits recouverts de magnifiques
tapis tibétains. Nous sommes revenus à une altitude raisonnable.
15 ème jour : 12H - 15H Jarkhot - Kagbeni
Nous voyons une dernière fois les Belges au petit déjeuné et partons
visiter le village (sans sacs). Nous sommes charmés par ce village
médiéval perché sur une colline au milieu de la vallée. Nous avons
du mal à partir et prenons notre temps pour faire de belles photos.
Nous sommes sur le chemin du départ lorsque nous entendons le son
grave des cornes qui annoncent la venue d'un Lama. Tout le village
est en émoi, l'encens brûle dans les rues. Le Lama arrive sur un cheval;
escorté de nombreux autres moines et de femmes qui ont revêtus une
coiffe sertie de pierres turquoises et chantent en l'honneur du Lama.
Nous décidons de suivre la procession jusqu'au monastère en haut du
village. Une haie d'honneur formée des femmes d'un coté et de jeunes
villageois de 3 à 12 ans en habit de moine tibétain de l'autre coté
accueillent le Lama et les monks qui pénètrent dans le temple. Nous
prenons quantité de photos, surtout des petits monks qui sont fortement
intéressés par notre appareil photo. Je passe une tête dans le temple
sans y pénétrer : le Lama, assis plus haut que le reste de l'assemblée
est en train de dire un sermon. Les monks ainsi que les personnalités
religieuses du village sont assis par terre, boivent du thé et mangent
des biscuits que leur apporte une femme. C'est au tour du " chef "
du village de prononcer un long discours. Puis certains villageois
entrent dans le temple, s'approchent du Lama et lui présente l'écharpe
blanche des Bouddhistes. Le Lama les bénits en leur mettant l'écharpe
autour du cou. Tony est allé chercher au fond de son sac l'écharpe
blanche qu'on lui a donné à Kongsor. Lorsque le Lama sort du temple,
il est le seul à lui présenter l'écharpe paumes des mains retournées
(10 minutes de répétition pour ne pas se tromper de geste !). Lorsque
le Lama le béni, j'immortalise ce moment d'une belle photo. Paroles
du Lama : " Hello, where do you come from ? " Tony est dans tous ses
états... Puis avec l'aide d'un guide Népalais, nous discutons avec
le responsable du centre médical : il nous explique qu'il s'agit d'un
Lama Très important qui vient de l'Inde, du monastere du Dalaï Lama,
qui parcourt la vallée et le Mustang pour préparer la venue, l'année
prochaine, d'un Lama encore plus important. Le guide nous écrit le
nom du Lama en Népalais. Pendant toute la cérémonie, j'ai observé
le Lama et les monks qui l'accompagnent. Il est étonnant de remarquer
comme ils ont l'air érudits, savants, sereins quand on les compare
aux populations locales. Ils ont l'air d'intellectuels venant prêcher
auprès des populations païennes. Nous comprenons que le Lama a parlé
en Tibétain et que les gens d'ici comprennent cette langue. Enfin,
quand tout le monde est parti, nous montons sur le toit du monastère
pour y admirer la vue sur toute la vallée. Nous avons du mal à partir,
enfin. Sur le chemin, je m'achète un magnifique bracelet en os de
yak (?), pour fêter cette magnifique journée.
16 ème jour : 10H - 16H Kagbeni - Marpha
(Tony écrit)
Mauvaise surprise au réveil, le temps est Très nuageux. Avant notre
départ à 10H, nous visitons le village médieval de Kagbeni. Kag- signifie
" corbeau " et -beni " confluent de deux rivières ". Au nord de Kagbeni,
on voit le Haut Mustang dont l'accès est réglementé. Un peu Après
notre départ, nous approchons un groupe de vautours (ils sont une
quinzaine) qui se partagent une charogne au bord de la rivière. La
route vers Jomsom est assez ennuyeuse. Nous marchons dans le lit de
la rivière et il y a énormément de vent. Les paysages ne nous plaisent
pas vraiment : montagnes chauves, pas de végétations... Le paysage
est plus beau dans l'autre sens. A Jomsom, nous déjeunons dans le
même restaurant que Jimmy Hendrix en 1967. Nous y rencontrons deux
Allemands (un couple) convertis au Bouddhisme. L'homme a revêtu la
tenue bouddhiste. Ils ont l'air un peu azimutés; en tous cas, ils
ne nous font pas la même impression que le Lama rencontré la veille.
La route de Jomsom à Marpha n'est pas Très intéressante non plus.
Cependant, la végétation réapparaît lorsque l'on s'approche de Marpha.
Marpha est un village très propre, les rues sont dallées. La rue principale
est occupée par de nombreux vendeurs de bijoux tibétains (il y a un
village de réfugies tibétains tout près). Nous achetons un pot de
confiture d'abricot maison. A Marpha, il y a un centre d'horticulture
et l'on y cultive des abricots, des pèches et surtout de nombreuses
variétés de pommes. Nous dînons avec des Allemands, des Anglais, un
Australien, un Écossais à la voix grave dont nous ne comprenons pas
un mot. 17 ème jour : 8H30 - 15H Marpha - Keloporm Aujourd'hui, nous
retrouvons la végétation (foret de pin), la chaleur, les montagnes
himalayennes mais il y a encore beaucoup de vent et donc de poussière.
18° jour 9h-16h30 Kalopani-Dana
Exceptionnellement nous nous sommes couchés tard (21h15). Nous avons
discuté avec un australien et un américain très sympas. L'américain
pensait que les enfants népalais avaient un grand désir de s'éduquer,
parcequ'ils demandent toujours des "pens" (hello pen ! ). Pour nous
c'est plutôt qu'ils savent que nous préférons donner des stylos à
de l'argent ou des bonbons. A peine couchés, une véritable tempête
à commencé. Nous nous sommes relevés pour récupérer nos affaires sur
le fil à linge, avant qu'elles ne soient envoyées au sommet de l'Anapurna
I . Dehors, les occupants de deux tentes replantaient leur sardines.
Nous nous sommes réveillés plusieurs fois dans la nuit. Les tentes
avaient disparues, et le vent était toujours aussi violent. L'isolation
n'était pas parfaite, le vent faisait se lever le rideau derrière
notre fenêtre fermée. A 8h, nous nous sommes réveillés couverts de
poussière! (passée par on ne sait ou autour de la fenêtre). Le temps
de tout nettoyer, nous avons finalement décidé de partir, toujours
dans la tempête. Dans certains villages, des toits étaient endommagés
ou arrachés. Pour affronter la poussière, nous étions couverts de
la tête aux pieds. Capuche serrée, lunettes couvrantes et foulard
sur le nez et la bouche. Des nuages de poussière s'élevaient de certains
flancs de montagne; sujet à glissement de terrain. Après 3h de marche,
nous sommes arrivés dans une partie de la vallée plus verte et moins
venteuse. C'était une journée de descente, mais avec quelques montées
agréables. Au fur et à mesure que la température s'élevait, la végétation
changeait avec l'altitude. Nous avons surplombé la rivière toute la
journée, quelquefois au milieu des pins, pour finalement arriver dans
une région plus habitée, ou le riz est de nouveau cultivé. Malgré
les jolies chutes d'eau, nous n'avons pas voulu nous arrêter à Rupse
Chahara, et le soleil était déjà caché derrière les montagnes et les
hotels peu avenants. Nous avons marché une heure de plus pour rejoindre
Dana, ancienne capitale du Mustang (c'est aujourd'hui Jonsom). Les
superbes fenêtres de certaines grandes maisons témoignent de ces temps
glorieux.
-19° jour -7h45 (exploit)- 16h15
Le Dahl Bath d'hier soir était un vrai délice : les légumes étaient
une sorte de ratatouille et on en a eu 2 fois. Meilleur rapport qualité
prix pour l'hotel Kabin pour l'instant! Départ pour Tatopani où
nous arrivons vers 9h et reprenons un petit déjeuner avec yaourt (!).
Les sources chaudes ne nous tentent pas, mais l'hotel Doulagiri est
très sympa, style Bali. Nous prenons le chemin du camp de base dans
une nouvelle vallée, puis rapidement de l'altitude dans un paysage
de larges champs de riz et de cultures en rizières, magnifique, très
vert, nous passons dans des villages pittoresques assez importants.
Le chemin monte fort et nous gravissons des escaliers formés de pierres,
beaucoup ressemblent à du marbre. Nous logeons dans un lodge plus
que basique avec 3 autres français ininteressants et vulgaires (j'y
vais un peu fort) et fumeurs.
20° jour -8h15-11h30
3 heures de rude montée ce matin pour atteindre Ghorepoin à plus
ou moins 3000 m, récompensés par une vue extraordinaire sur le massif
Hymalayen. Nous nous installons au "Super vieux hotel" qui porte bien
son nom et repos l'après-midi : lecture, douche, lessive, autour de
bonona lassi . Bouffe excellente, hotel très bien tenu. Toilettes
occidentales et moquette. Demain on se lève tôt pour admirer
la vue à 3200m de Poon Hill, lever de soleil sur les cimes enneigées.
PS : bouffe vraiment excellente. Essayer absolument le taco with
freed rice. Vue depuis la terrasse du lodge: chaine du Dizulagiri,
vallée, puis Nigiri, Annapurna I et Annapurna south.
21° jour : 9h15-15h15 et Poon Hill Lever
à 5h, départ à 5h30 pour Poon Hill.
Après 45mn de montée dans la pénombre, nous arrivons en haut de
la colline, d'où nous avons une superbe vue sur la chaine du
Dizulagiri et la chaine des Annapurnas, y compris le Machhapuchare
que l'on ne voyait pas d'en bas. Tout le monde monte en même
temps pour voir le lever de soleil, mais arrivés en haut il faut attendre
dans le froid que les montagnes soient bien éclairées. Et les appareils
photo n'entrent en action qu'à 7h. Pour nous, donc il vaut mieux partir
à 9h, on évite ainsi la foule et le paysage est superbe et éclairé
à l'arrivée. Retour au lodge à 7h45 pour un super petit déjeuner.
On se demande si on ne va pas rester ici une journée de plus, mais
finalement les sacs à dos nous appellent. A 9h15 nous nous enfonçons
dans une superbe forêt de rhododendrons. Le sentier s'élève
rapidement et nous nous retrouvons dans les nuages! Dommage, car d'ici
la vue doit être superbe. De temps à autre, un trou dans les
nuages nous permet de constater que nous nous rapprochons de l'Annapurna
South. Nous plongeons ensuite de l'autre coté de la colline. Après
Denrahi, nous marchons dans des gorges très humides. Dire qu'il y
a quelques jours les montagnes étaient désertiques! Les pierres et
la terre sont humides et il faut être prudents car le sentier
descend de façon très abrupte. nous croisons ou dépassons de nombreux
groupes mais tous s'arrêtent après la rude montée qui mène à
Tadapani Nous poursuivons, et après une nouvelle forêt de rhododendrons
(infectée de sangsues pendant la mousson), nous débouchons sur une
large vallee cultivée .Nous devons traverser cette vallée,
mais à la fin de cette descente, nous trouvons un lodge dont le jardin
est bien fleuri, nous décidons de nous poser là et de garder la montée
pour demain . Nous passons la soirée avec un couple de hollandais
et un anglais.
22° Jour : 8h30 - 16h.00 - 2 Novembre
Réveil à 6h40 mais cela ne sert à rien, car nous partons 2h après.
Petit déjeuner au soleil, mais les tibeton bread et pancake nous sont
servis avec un arrière gout de kérosene! Aujourd'hui pas de limite,
car nous célébrons notre 10° anniversaire! (déjà). Nous partons à
flanc de montagne avec une vue grandiose sur les rizières. L'Anglais
nous rejoint bientot et nous continuons jusqu'à Chous-camp et, de
là nous changeons de vallée pour monter plein nord vers le camp de
base. Vue magnifique sur le Machhapuchare avec son sommet en forme
de queue de poisson, le plus beau sommet pour l'instant. Pause Twix
pour fèter notre anniversaire, un chacun! Dahl Bath énorme après avoir
monté une côte interminable. L' après midi nous continuons la
foret à flanc de montagne, monter puis descendre, monter puis descendre
vers Bourboo, qui est en fait l'addition de 6 guesthouses sans aucun
charme. Nous fèterons dignement notre anniversaire quand nous seront
à Pokhara....
23° jour - 7h30 -15.h
Réveil à 6h15, nous voulons faire une grosse journée de marche pour
rejoindre le Machhapuchare base camps. Au départ de Bamboo , nous
retrouvons Valentine et Alain, les deux suisses que nous avions rencontré
sur le début du trekk, puis perdu de vue à partir de Manang car ils
ne faisaient par le Tilicho Lake.Nous démarrons sous le soleil, mais
il fait assez frais car le sentier serpente dans la forêt,et
le soleil ne donne pas encore dans la vallée escarpée et encaissée.
Nous passons plusieurs torrents et nous pouvons admirer de jolies
cascades. Une fois le soleil arrivé dans la vallée le sentier grimpe
vers Himalaya ou nous faisons une pause thé. Nous essayons de convaincre
les suisses de pousser jusqu'au camp de base(plus ou moins 6h de marche).
Nous repartons tranquillement vers Denrali, le sentier grimpe de façon
escarpé. Rapidement, les nuages nous ratrappent, nous sommes dans
le brouillard et n'avons plus aucune vue sur le Machhapuchare qui
doit ètre juste au dessus de nos têtes. A Denrali, nous faisons
la pause double Dahl Balt. Il n'y a aucun intéret à rester ici toute
l'après-midi dans le brouillard, et Valentine et Alain ont décidé
de nous suivre 2h de marche dans le brouillard nous menant au camp
de base de Machhapuchare à 3700m. Sur le chemin, nous croisons
plusieurs torrents et couloirs d'avalanche. Le paysage doit être
superbe, mais on ne voit pas à plus de 50m, les avalanches très fréquentes
ont rendu le terrain très accidenté. Nous espérons voir un peu plus
de chose au retour. Les nuages arrivent généralement en début d'après-midi.
Arrivés au lodge, nous nous infligeons une toilette glacée. Une bassine
d'eau bouillante nous est fournie, mais il doit faire environ 5 degrés
dans ce qui fait office de salle de bains. Ce soir, nous ne sommes
que deux à être propres dans le living-room! Ici les prix sont
exorbitants,ceci n'a rien à voir avec les restaurants d'altitude des
Alpes. Ici la spécialité locale est le "mars roll", c'est un beignet
de pate frite autour d'un mars, d'un snickers, d'un twix ,ou (rare)
d'un bounty. Nous n'avons pas encore essayé.
24° jour- 7h - 8h.30
Réveil à 6h, le petit déjeuner est prèt. Nous partons bientot à 7h
pour la derniere ascension. Nous sommes équipés contre le froid, le
soleil n'est pas encore levé. La pente jusqu'au camp de base de l'Annapurna
n'est pas très rude, mais il est difficile de respirer facilement
(manque de d'acclimatation 1400m de dénivelé hier) .Devant nous les
Annapurnas sont déjà éclairés d'une forte lumière. Pour économiser
les mouchoirs j'apprends à me moucher à la népalaise, c'est à dire
en soufflant d'une narine le doigt sur l'autre narine.pratique finalement.
Arrivés à 8h30 au camp de base, spectacle éblouissant nous nous retrouvons
au milieu d'un cirque de sommets enneigés, le plus élevé étant l'Annapurna.I
(plus de 8000m) Valentine et Alain nous rejoingnent bientôt,
on prend une chambre pour pouvoir admirer le lever de soleil demain
matin. Grimpette au pied du glacier d'où l'on jouit d'une vue
encore plus impressionnante. Dangereux car glissement de terrain provoqué
par les moraines On ne peut plus partir mais sommes finalement invités
à quitter notre perchoir et redescendre vers 11h30 car les nuages
arrivent rapidement. A 12h30 le camp de base est envahi par le brouillard
à couper au couteau, aucune vue à 10 mètres. Déjeuner puis sieste
dans notre dortoir à quatre (finalement). Lecture autour de la table
commune avec un groupe d'italiens qui commande des pizzas.
25°jour-9h-15h
Le réveil sonne 3 fois en 1 minute à 5h45 dans le dortoir. Nous
nous " précipitons" dehors et déjà le spectacle est très beau même
avant le soleil, car les contrastes sont forts. On se gèle mais vers
6h20, le soleil commence à éclairer le haut des Annapurnas d'un orange
intense. Vraiment impressionnant, on ne regrette pas d'avoir passé
la nuit là. Bientôt une large bande cerne le haut de l'Annapurna
I. Petit déjeuner au chaud, puis on traine dehors, le camp de base
n'est sous le soleil qu'à 8h15. Difficile de quitter un tel lieu mais
à 9h, nous partons avant que les nuages de midi de nous empèchent
d'admirer les vues sur la vallée qu'on avait manqué à l'aller. La
descente dans la vallée est magnifique, très profonde, les falaises
sont très abruptes et très hautes, recouvertes d'une végétation jaune
ocre, avec le blanc immaculé des sommets qui montrent le bout de leur
nez parfois. Une des plus belle vue du trekking, heureusement qu'il
y a un aller-retour sur cette partie.
26° jour -9h-15h Dovan- Sinuwa
Journée très très petite forme. Bénédicte craque nerveusement et
physiquement. Le roasti fromage et oeufs d'hier soir est mal passé
et elle s'est levée pour vomir dans la nuit. Valentine et Alain sont
partis tôt, avant que l'on ne sorte de la chambre, ils ont laissé
un mot nous disant qu'ils allaient jusqu'à Chomrong Hélas nous n'avons
pas pu les y rejoindre. Bénédicte était assez faible et n'a pas trop
apprécié les grimpettes de la matinée. Au mal au coeur a suivi le
mal au ventre. Nous avons fait beaucoupde longs arrets pour finalement
nous arreter à Sinuwa, dans un joli lodge. Nous avons été les premiers
clients de la journée et avons une superbe chambre avec de larges
baies vitrées et une vue sur le flan de montagne sur lequel s'étale
Chomrong
27° jour - 8h-15h30 Sinuwa-Ghandruk
Le beau temps, la forme et le moral sont revenus auhourd'hui. Le
début de matinée est plutôt physique,Sinuwa et Chomrong se font
face, entre les deux le torrent, 400 à 500 mètres au dessous. On commence
donc par une bonne descente, puis un interminable escalier de pierre
zigzague sur le flan de montgne.Dans Chomrong; au milieu de l'ascension,
nous avons la bonne surprise de retrouver Valentine et Alain et nous
faisons donc route à nouveau ensemble. De Chomrong, le Machhapuchare
(queue de poisson en népalais) est encore plus beau que depuis le
sanctuaire. Les flans de montagne sont cultivés en terrasse,on trouve
principalement une céréale appelée Tapei en népalais (du millet);c'est
utilisé quelquefois pour faire une soupe qui remplace le Dall dans
le fameux Dall Bath. De Chomrong, plusieurs trajets sont possibles
pour rejoindre Ghandruk. Nous choisissons le trajet qui présente le
moins de dénivené. Un sentier peu fréquenté passe à flan de montagne.
Nous ne le regreterons pas : aucun touriste croisé dans la journée!
Vers midi nous nous arrêtons au milieu des champs; un homme
a quitté son champs, un bébé sous le bras pour nous proposer de boire
quelque chose. Il fait aussi des noodle soupe nous faisons donc notre
pause déjeuner car il n'y a plus de village avant Ghandruk. les paysages
sont superbes : grande vallée avec les hautes montagnes en arriere
plan (Annapurna South,Hinchicili ,Machhapuchare) végétation luxuriante,
champs en terrasse. Le sentier est très agréable, peu pentu jusqu'à
14h. Puis il faut faire un dernier effort, traverser une petite vallée
pour rejoindre Ghandruk. Ghandruk est disséminé sur 300m de dénivelé.
Un escalier de pierre serpente, c'est assez fatiguant d'autant que
l'on n'a plus rien à boire! A Ghandruk, nous trouvons le trekker's
Inn, élu lodge de l'année à 3 ou 4 reprises. Nous prenons les dernières
chambres libres, elles sont avec salle de bain! Pour notre dernier
lodge sur le trekk, c'est le grand luxe.
28° jour -10h -15h Ghandruk-Pokhara
Dernier jour de trekk. Lever tôt le matin pour visiter le
village Gurung de 7000 hab. Village très joli très soigné et très
calme, sur 200 à 300m de dénivelé sont baties les maisons. Les hommes
portent un sac croisé sur le devant. Puis petit déjeuner avec Valentine
et Alain qui nous photographient en gros plan (pour les parents).
ça fait bizarre de terminer le trekk aujourd'hui, il fait très beau,
la campagne est belle.Après avoir dit au revoir aux suisses (qui rentrent
le lendemain), nous descendons tranquillement les 1200m pour atteindre
Noyolpul et sa route principale. Incroyable vallée couverte de rizières
tranquilles. Aujourd'hui, nous assistons aux travaux des champs, ramassage
et séchage du riz et du tapei. A 15h nous sautons dans un bus qui
nous ramène à Pokhara en 1h30. Les premiers bruits de voiture en circulation
sont insuportables, mais malheureusement, on s'habitue vite. Le taxi
nous emmène dans le centre touristique, au bord du lac. On pensait
arriver dans une sorte d'oasis, genre Annecy! Il y a encore beaucoup
de travaux de bitume a effectuer... Hotel sans charme dans un restaurant
tibétain. Puis consultation de nos messages, mais c'est très ruineux,
7 fois plus cher qu'à Kathmandu (7 Rs la minute).
RAFTING SUR LA KALI GANDAKI
11-12-13 novembre :
Rafting 3 jours de rafting sur la Kali Gandaki 75 usd tout compris,
c'est raisonnable. 17 rouristes et 6 népalais et un anglais qui fait
du kayak. Nous avons l'agence Exodus dont les guides sont propriétaires,
ils se défoncent. Départ à 8h dans un bus "local" 3h de route. On
aide à décharger, recharger, préparer, nettoyer, ranger, c'est l'esprit
rafting; Descente de rapides l'après-midi. Je suis vite éjectée du
bateau avec un danois, ça va très vite, le courant est fort et l'on
me récupère bientot avec le kayak. Tony à eu peur et respire mieux...Camping
le soir, jeux en commun, ambiance sympa; Tony est malade et ne mange
rien. Deuxième jour de rafting, visite-éclair d'un village avec baignade
en eaux claires puis rafting jusqu'à 15h. Nous installons le camping,
c'est tranquille. pleine lune, bien utile pour aller aux toilettes
la nuit (un trou dans le sol) Puis dernière matinée de rafting et
assez éprouvante cette fois, moi aussi je suis un peu malade. Je m'effondre
à la fin de la matinée, trempée jusqu'aux os, contente que ça s'arrète,
le suis gelée. 4-5h de bus et nous retrouvons l'hotel. Chambre classe
avec moquette et mobilier en rotin.
SAFARI DANS LA JUNGLE DU PARC
NATIONAL DE CHITWAN
15 Novenbre
Pothaca- Chitwan (Sauroho) Bus 11h30. 200rps Arrivés à Sauhara,
location de vélos et organisation de notre tour dans le parc plus
booking des tickets pour le camp de base de l'Everest. Le livre de
Jacques Lanzman "le fils de l'Himalaya" même si pas génial,
m'a convaincu de l'attrait de la région, et de l'intérèt de rencontrer
le peuple Sherpa. On ne fera que Kala Patthar, sans le lac Gokyo,
mais cela durera tout de meme 15 jours. Aller-retour ktm-Lukla : 180
USD. Diner au restau de l'hotel (salle glauque) puis programme culturel
de danses népalaises (ce soir on sort). Est ce qu'on aura des éléphants
demain? La danse des Tharu (ethnie du Téraï) était très sympa,
très conviviale; Groupe de danseurs masculins. Danse du baton, tambourins
à plumes de paon, danse du yak (from Tibet), du paon puis danse effrénée
avec le public. Le speaker avec son micro avait du mal à faire respecter
le silence des 4 rangées de spectateurs, mais seuls les locaux étaient
dissipés. Entrée 50 rps . Quand on compare ça avec les 800rps nécessaire
pour 2h de safari sur dos d'éléphant on croit réver. mais les éléphants
c'est complet, le spectacle a à peine rempli le quart de la salle.
la loi de l'offre et de la demande...
16-17 novembre
- Chitwan .Finalement, nous avons eu 1 éléphant pour notre "safari".
Avec un groupe de français ce qui nous a permis d'observer les autres
éléphants. 2h dans la brousse matinale et brumeuse. pas d'animaux,
seulement 2 gros daims mouchetés (et les autres éléphants). Retour
a Sauhara pour le début de notre tour à pieds dans la jungle : 2 jours,
2 nuits, Le premier jour nous sommes chanceux : 5 rhinocéros, des
cerfs, 1 crocodile, divers oiseaux. Deuxième jour: cerfs, daims, et
beaucoup de crocodiles, de magnifiques paons(embleme du Népal). Pas
vu de tigre, mais c'est très rare. Notre guide n'en a vu que 3 fois
cette année et il bosse tous les jours. Sans voir d'animaux, la promenade
dans la jungle est très ennuyeuse. Nous suivons des sentiers en silence
derriere nos guides qui marchent ainsi depuis des années et sont complètement
blasés. La jungle est sympa par endroit mais rien d'extraordinaire.
Mais les rhinos sont énormes et vraiment impressionnants Beaucoup
de touristes ne voient presque rien; Nous en rencontrons qui marchent
depuis 4h et n'ont vu que des sangsues. On crane avec notre premier
rhino et notre grimpette sur l'arbre pour l'admirer au bout de 30mn
de jungle. Le matin du 3° jour, retour en bus local ( 2 changements)
à notre point de départ en 2h30. Cela nous laisse le temps d'observer
la population dans le bus. Beaucoup de jeunes filles, tirées à 4 épingles,
visage et cheveux lisses, boucles d'oreilles en quantité, une petite
dans le nez. Habillées traditionnellement d'une robe et d'un pantalon
d'un même tissus, le tout rehaussé d'une écharpe coordonnée
posée sur les deux épaules. Beaucoup de classe, beaucoup de soin apporté
à la toilette (est-ce parcequ'on est samedi, jour de repos?). Les
hommes ne jouissent pas d'une telle harmonie, homogénéité. Ici on
ne cede pas sa place aux filles quand elles montent dans le bus! Elles
restent pendues par un bras au milieu des tourterelles assises tranquillement
et indifférentes. Puis bus touristique jusqu'à Katmandou. 5h , 170
rps; banquette arriere à 6, écrases contre la vitre. Lecture. On retrouve
avec bonheur nos bagages laissés 1 mois plus tôt à l'hôtel.
Diner avec Alain et Valentine également retrouvés.
TREKKING DANS LA REGION DE L'EVEREST
20 novembre 12h-14h30 Katmandou-Lukla-Phakding
Vol à 6h30; arrivés à l'aéroport à 5h30 pour un départ finalement
à 9h15. Ces attentes ainsi que les longs trajets de bus ont un impact
positif sur notre niveau culturel puisque nous nous réfugions dans
nos livres et nos guides. Coucou d'une quinzaine de personnes, nous
nous précipitons sur les sièges de gauche pour la vue sur la chaine
de montagne. 1 bonbon, 1 jus de fruit et du coton pour les oreilles.
Bruit infernal. Le co-pilote à l'air d'un collégien. Il y a un nombre
invroyable de compagnies privées sur les vols intérieurs : Yeti,.buddho,Sangri,..................
avec sans doute 1 avion par compagnie; ça n'est pas rassurant, mais
ça passe. Belle vue sur les montagnes mais beaucoup de nuages qui
gènent la visibilité. Atterrissage sur une piste en terre très courte,
qui n'est arrètée que par les montagnes en face et par une légère
montée à la fin de la piste, ce qui vient freiner les avions trop
rapides Une foule importante s'amasse autour de la piste, un mélange
de touristes impatients et gelés, et de sherpas prêts à nous
offrir leurs services. La piste est boueuse car il a plu le matin.
Temps maussade et refroidi par l'absence de soleil. Déjeuner matinal,
puis c'est reparti! Quel bonheur d'avoir à nouveau nos sacs sur le
dos, de marcher dans les montagnes, de croiser à nouveau des trekkers
et les porteurs d'un joyeux "Nomoste", de boire au tuyau de la gourde
et de faire des pauses gourmandes. Il fait froid et nous ne sommes
qu'à 260m! Un peu inquiets, mais on s'équipera à Namche Bazar. L'infiniment
délectable monotonie, c'est reparti! En dehors des paysages sans soleil,
nous notons les premières différences avec le tour des Anapurnas :
les trekkers semblent plus agés, et il y a plus de guides et porteurs
qui les accompagnent, ce qui fait vendre n'est plus le "Tibet" mais
le "Sherpa"; la vallée est plus habitée, les populations locales semblent
avoir une vraie vie en dehors du tourisme (rires, discussions entre
les sherpas,...), les femmes sont moins réservées, les gens sont mieux
habillés, les marchandises sont transportées par des Zapiak (petits
yaks) et non des mulets,...Nous sommes arrivés immédiatement en terre
boudhiste, le chemin est jonché de murs et de moulins à prières.
21 Novembre - Phakding-Namche Bazaar -8h15-13h
Aujourd'hui encore, le soleil n'est pas au rendez-vous, il ne percera
que par intermitence. Le sentier large, la Dudh Kosi, puis la Bhate
Kosi, de jolies rivieres tumultueuses à l'eau turquoise. Nous empruntons
à plusieurs reprises de longs ponts suspendus; il vaut mieux ne pas
se retrouver au milieu du pont en face d 'un troupeau de yaks! les
maisons sont de solides batisses en pierre grise; Les villegeoises
ont des visages ronds aux pomettes rouges (c'est bien comme cela que
nous les imaginions) Namche Bazar est une bourgade en constante extention
en forne de U, complètement dédiée au tourisme. Sous la brume, cela
n'est guère réjouissant. Nous devons rester ici une journée pour nous
acclimater à l'altitude (3440m); espérons que le soleil viendra réchauffer
un peu l'atmosphère.
22 Novembre Namche Bazar
Journée d'acclimatation. La nuit a été difficile; nous sommes enrhumés
et n'avons pu dormir une partie de la nuit (effets de l'altitude?)
Au réveil, bonne surprise, le ciel est dégagé. Malheureusement, le
temps de nous mettre en route, les nuages sont déjà remontés de la
vallée. Pour nous ré-habituer à l'altitude, nous faisons une petite
marche de 3-4 heures qui nous mène au village de Khumjung en passant
par un petit col à 3900m; En route, nous rencontrons des sherpas qui
mènent un groupe de yaks; ils voudraient qu'on leur offre nos gants,
mais nous en aurons besoin dans les jours à venir! De Khumjung, une
vue superbe sur la montagne sacrée Ama Dablam s'offre à nous. Mais
la brume monte soudain; nous n'aurons pas droit à la vue sur l'Everest
aujourd'hui... De retour à Namche Bazar, nous visitons un petit musée
privé qui propose des photos et objets représentatifs de la vie des
sherpas. Ce soir, le lodge est plein d'anglais qui ne savent pas dire
"bonjour".
23 novembre - Namche Bazar - Tengboche
On ne sait comment mais dans la nuit les nuages ont tous disparus,
et cela change tout. Le soleil réchauffe vite l'atmosphère, les montagnes
qui entourent Namche sont magnifiques. On se sent revivre. Après 30mn
de marche, la vue se découvre sur l'Ama Dablam, puis sur le Lhotse
et l'Everest. C'est le plus beau paysage de montagne que l'on ait
vu. L'ama Dablam surtout est impressionnant; il ne s'élève qu'à 6856m
(!!!), mais sont pic et les deux arètes qui l'entourent en font la
montagne la plus majestueuse, avec le Machhapuchare. L'Everest, qui
ne pointe que le haut de son sommet en forme de pyramide derriere
la chaine Nuptse-Lhatse n'en impose pas autant pour l'instant! La
marche est agréable à flanc de montagne jusqu'aux 3 dernières heures
pendant lesquelles on redescent pour passer la rivière avant de regrimper
laborieusement les 400-500m qui mènent àTengboche Là , on redécouvre
un panorama à couper le souffle, sur 180°. Et puis il y a le superbe
monastère deTengboche coloré comme tous les monastères boudhistes,
les murs rouge-grenat et des tissus et drapeaux de toutes les couleurs
aux fenètres. Avec l'Everest, le Lhotse et L'ama dablam en toile de
fond, c'est presque irréel. Une soixantaine de moines vivent et étudient
à Tengboche, ou ils passent entre 1 et 10 ans. Nous assistons à leurs
prières puis visitons le centre culturel qui a été construit à coté
du gompa.
24 Novembre - Tengboche (3860m)- Dingpoche
(4410m)
Le temps est toujours au beau fixe et l'on a du mal à quitter Tengboche.
On se met en route à 9h30 pour nous arrèter 15mn plus tard dans un
monastère réservé aux nonnes. Nous entrons dans le gompa ou deux nonnes
nous offrent le thé népalais avant de s'asseoir en face de nous pour
commencer leurs prières. Emmitoufflées dans leurs capes bordeaux,
elles lisent leurs prières comme on chante en canon, sur un ton presque
monocorde. Perdus au milieu des montagnes, on se laisse hypnotiser
par cette atmosphère de sérénité. C'est assez vertigineux de penser
que pendant que certains s'agitent à Paris ou ailleurs, des nonnes
vivent recluses ici et prient pour le salut du monde. Après une petite
photo souvenir prise avec l'accord des nonnes, nous ressortons du
gompa. Une nonne écrase des pommes de terre avec un gros baton de
bois, pendant qu'une autre entretient le feu. nous repartons, toujours
avec les mêmes montagnes en toile de fond! Plusieurs stupas
d'élèvent le long du sentier et nous croisons de superbes yaks. Nous
arrivons un peu après 15h à Dingpoche, rattrapés par les nuages qui
remontent de la vallée. Malgré le soleil, il fait très froid, surtout
lorsqu'il y a du vent. Bien entendu; il n'y a pas de chauffage dans
les lodges et on vient s'agglutiner autour du poele de la salle commune
jusqu'à l'heure du coucher, ou nous retournons dans notre chambre
gelée. Le moment le plus dur de la journée : quand on se met au lit.
On dort maintenant en sous- vètements techniques, chaussettes et polaires,
sous nos duvets jumelés; on n'a pas froid la nuit, voire plutôt
chaud le matin au réveil. Dehors, il fait froid, et on ne peux pas
partir avant qu'il n'y ait du soleil. Le ciel étoilé du soir est extraordinaire,
très lumineux pas un nuage. Malheureusement, on ne peux pas en profiter
très longtemps (juste le temps de se laver les dents).
25 Novembre : Dingpoche-Chhukhung-Dingpoche
Journée d'acclimatation_ Trip aller retour jusqu'à
Chhukhung et même au dessus pour voir la vue splendide depuis
la moraine. nous sommes plus haut que le Mont Blanc et les montagnes
autour de nous sont encore tres hautes, même si tres pres de
nous .Le Lhotse (8500 m )n'est qu'a 4 ou 5 km à vol d'oiseau
. Belle vue sur l' Island Peak . Journée tres ensoleillée
mais comme d'habitude ,tres froide .Tony a laissé son bonnet
au monastere des nonnes et nous lui en achetons un nouveau en laine
de Yak. Nous avons toujours la creve et devons nous moucher toutes
les 30 secondes .Heureusement on connait la techique népalaise
, ça nous economise l'achat de mouchoirs . Le poele de la salle
est tres chaud et nous avons un barre sur la tête au moment
du coucher.Je craque et Tony me remonte le moral.
26 Novembre : Dingpoche-chhukung
Nous partons à 9h avec le soleil. 3 changements de vallée dans la
journée, avec (encore) de mes exceptionnelles vues sur les montagnes.
Petite forme le matin entre Dingpoche et Lukla; Nous empruntons une
crète qui suit la vallée. On s'épuise à chaque petite cote alors que
la pente est très faible, mais longue. Il fait froid (encore!) mais
on est bien couverts; On arrive à manger à l'extérieur face au soleil.
Après manger, cote très difficile jusqu'à Lobuche. J'ai retrouvé la
forme, mais Tony est toujours en difficulté. Il faut dire qu'il est
chargé comme un mulet et avec 50% d'oxygène en moins, ça compte double.
Mauvaise humeur dans le couple. (Je veux prendre des photos tout le
temps mais Tony ne veux pas) Sans doute un des symptomes du mal des
montagnes. On arrive à Lobuche, on s'installe dans un dortoir (Alpine
Inn) et on se rapproche du poele ou brûlent les crottes de yaks.
On hésite à faire l'aller-retour jusqu'à Kola Patthar demain dans
la journée.
27 Novembre : Lobuche (4900m)Kola Patthar(5685m)-Lebuche(4900m)
Aujourd'hui c'est le grand jour : on va voir l'Everest de tout près
(6km à vol d'oiseau) et monter au plus haut, 200m de plus que Thorung-la
.Pas dormi de la nuit à cause de l'altitude; pensées agitées, chaud-froid,
on se gèle dans les duvets; le matin j'ai du mal à respirer et j'étouffe.
Départ à 8h. Deux heures pour rejoindreGora Shep: nous traversons
les ruisseaux gelés puis la moraine du glacier Khuman sous un grand
ciel bleu. Très dur pour moi, j'ai du mal à avancer malgré une pente
relativement faible. Puis "up and down and up and down" dans les impressionnants
débrits du glacier. Je crois mourir. Arrivés à Gors -shep (5200m)
pour boire un thé chaud avant de repartir, ça va mieux 20mn après,
c'est effectivement reparti. La montée est très pentue au départ puis
plus douce . 30mn avant la fin, on aperçoit le sommet très haut avec
une pente très raide. Je ne préfère pas voir ça et tourne le dos,
puis twix pour se remonter le moral. Tony est en grande forme. On
est à 5450m. Les 200 derniers metres de dénivelé sont très durs (pour
moi), je m'arrete souvent et avance très doucement, le sommet où
flottent des drapeaux tibétains en ligne de mire. Tony à pris de l'avance,
il veux me photographier montant les derniers mètres, l'Everest en
fond. Il faut dire que depuis Gors-Shep, l'Everest se découvre peu
à peu, à coté de l'impressionnant Nuptse qui nous fait face, ses ailes
grandes ouvertes (7900m). Vue imprenable du sommet, depuis le Pumo
Ri, l'Everest, le Nuptse jusqu'au Tabocho,..........., j'en passe
et des meilleurs. Séance photos. La visibilité est très bonne mais
il commence à y avoir du vent et c'est à peine si on peu ouvrir les
yeux qui n'arrètent pas de pleurer. Difficile de sortir les mains
des gants pour appuyer sur l'appareil photo. Après 5mn nous restons
seuls au sommet, quel bonheur malgré le froid! Après 20mn on cherche
les gros rochers pour se protéger du vent glacial. On en profite pour
se manger un sniker. C'est pas qu'on ait faim mais c'est symbolique.
Après 25mn on décide qu'on a bien profité et qu'il est temps de descendre.On
laisse le sommet derriere nous, mais déjà on voit arriver les suivants
qui montent péniblement; Les pauvres, ils vont avoir du vent! C'est
toujours assez jouissif de croiser les gens qui montent quand on redescend
(we made it!) On redescend très vite, quelques photos encore. On en
profite plus. A la montée, malgré l'extraordinaire panorama sur notre
droite, nous montions tête baissée, pour affronter le froid,
les yeux qui pleurent presque fermés, se mouchant et crachant nos
poumons toutes les 30 secondes. Mais quelle récompense! Depuis le
départ de Namche, 5 jours plus tôt, nous n'avons fait que voir
des paysages de vallées surplombées par les sommets de l'Hymalaya,
tous proches et c'était de plus en plus beau, de plus en plus grandiose.
C'est de plus en plus froid. Revenus à Gors Shep, nous prenons notre
déjeuner dans l'un des deux lodges. la salle à manger est comble,
l'ambiance est sympa, les tables installées en forme de U. Chaque
personne qui rentre dans la pièce est exténuée, frigorifiée et essouflée.
Après une heure de repos au chaud, nous redescendons vers Lobuche
où nous avons laissés nos sacs. Le chemin est bizzarement beaucoup
plus facile qu'à l'aller mais interminable. On est tranquille, le
soleil nous réchauffe. On arrive vers 16h à notre lodge, les nuages
de la fin d'après-midi commencent à arriver.Le dortoir est plein d'un
groupe d'autrichiens qui chantent leurs chansons traditionnelles,
tyroliennes (Halaloio) en buvant de la bière chaude. On est
heureux, maintenant on n'a plus qu'à redescendre vers les contrées
plus chaudes, en empruntant les mêmes sentiers de rève.
On ne jumelle pas les duvets et passons une bonne nuit bien méritée.
28 Novembre Lobuche (4900m) Pangpoche (6930m)
Lever à 7h30, après avoir laissé partir le groupe autrichien. Le
lodge est désert, le temps magnifique mais dehors tout est gelé, le
ruisseau, les herbes, les poils de yak et le tas de crottes de yak
qui séchait au soleil.ambiance village d'altitude, super sympa car
l'on sait que l'on redescent. On a du mal à partir et vers 9h, a nouveau
sac sur le dos, les nuages commencent à apparaitre. On est couverts
au maximum, tee shirt, chemise polaire doublée, gore tex, gants de
ski, bonnet en laine de yak et capuche, écharpe, caleçon polaire sous
le pantalon. Le vent souffle parfois et de pleine face. On est bien
contents d'avoir été au sommet hier, les nuages entourent Kola Pattar
et les sommets. Vu la vitesse des nuages ça ne veut pas dire que la
vue est bouchée, mais ça veux dire à coup sur qu'on se pèle la haut.
Redescente rapide sur Tukla et Preriche(4200m) où il fait de
moins en moins froid. Nous saluons d'un joyeux "nomoske" les trekkers
qui montent 'les pauvres!). Nous prenons notre déjeuner dans un superbe
lodge (le rendez-vous des trekkers) ou les momos à la pomme de terre
sont à mourrir et on en reprend pour se faire péter le ventre. Cuistot
super sympa qui nous sert largement. Descente sur Pangpoche en 1h30,
gla-gla. Quand on arrive, il commence à neiger. Après avoir choisi
notre hotel, montée au gompa du village, la neige tombe bien et tient
bien. On est ravi, il ne fait même pas froid, ambiance vacances
à la neige. Village très typique, photos sous la neige, on s'amuse
avec les gosses qui sont d'une crasse incroyable. Etonnant de constater
que les parents sont clean et les gosses leurs joues rouges violacées
noicies par la crasse, et morveux à souhait. Excellent café au lait
dans un coffee-shop. Village incroyable sous la neige, on voit passer
les villageois portant le bois mort dans leurs dokos (paniers portés
sur le dos mais soutenus par la tête), le tout blanchi par les
flocons. La neige tient bien, on espere que demain matin, grand beau
soleil.
29 Novembre Pangpoche- Namche-Bazar
La neige s'est arrètée de tomber dans la soirée. Dans la nuit ,
le ciel s'est dégagé (on a tout le loisir de regarder le ciel en allant
aux toilettes). Ce matin il fait beau (et froid bien sur), et un à
deux cm de neige qui recouvrent le sol modifient complètement le paysage.
C'est une chance pour nous qu'il ait neigé ainsi on n'a pas l'impression
de refaire le même chemin qu'à l'aller. Les caravanes de yaks
qui sont passées ce matin ont marque le sentier dans la neige. Avant
Tengboche, on s'arrete une nouvelle fois au couvent des nonnes bouddhistes.
Dans le groupe 4 nonnes lisent ou récitent leurs prières. On nous
sert un thé tibetain, (thé plus beurre plus sel plus?), puis du thé
au lait. Je retrouve mon bonnet en polaire bleu oublié 5 jours plus
tôt; Je veux l'offrir aux nonnes, mais elles refusent (le bleu
ne s'accorde pas avec le grenat foncé de leur tenue traditionnelle?).
Avant de partir, séance photo avec deux jeunes nonnes qui étudient
dans le sud de l'Inde. Elle nous donnent leur adresse pour l'envoi
des photos. A Tengboche, sous le soleil nous faisons un festin avec
vue sur l'Everest : soupe des sherpas avec riz, pomme de terre, autre
légumes liés avec de la farine,une sorte de ragout qui tient bien
au corps et tient chaud. On achète un pot de marmelade d'orange délicieuse
et on se gave avec des biscuits. On hésite à rester ici jusqu'à demain
pour profiter du paysage, mais les nuages arrivent de la vallée et
il n'y a pas de cérémonie particulière au monastère. Donc on repart
dans les nuages, grande descente, puis remontée fastidieuse puis marche
à flanc de montagne. En 3h nous rejoingnons Namche-Bazar et investisons
le même hotel qu'à l'aller. Nous y retrouvons le même
groupe d'anglais que 5 jours plus tot, ils ne savent toujours pas
dire bonjour.
30 Novembre Namche-Bazar - Phakding
Après plusieurs tentatives par téléphone, nous ne savons toujours
pas s'il est possible de prendre l'avion à Lukla le 2 au lieu du 3.
Nous décidons de partir pour arranger l'affaire directement à Lukla.
Avant de partir, Ben achète un chapeau tibétain. Nous partons à 13h
sous les nuages et arrivons vers 17h. Nous croisons des trekkers qui
montent et leur souhaitons bon courage (et bon sacs de couchage car
ils ne vont pas avoir chaud).
1° Décembre Phakding- Lukla
Dernière journée assez fatiguante, ça remonte pour rejoindre Lukla.
Le ciel est sans nuage et nous prenons nos dernières suées! A Lukla,
nos affaires s'arrangent. Nous avons un avion demain, ce qui nous
laissera 2 jours à Katmandou
Diner en famille dans notre guest-house. Tout le monde participe
à préparation du Dal Balt dans la cuisine, autour du feu. Nous sommes
intégrés à la communauté, les seuls clients de cet hotel en construction,
tenu par un vieux (53 ans )et sa famille. Tony épluche même
les pommes de terre, je me réchauffe au coin du feu sur un tabouret,
je profite de l'ambiance Noel. Ici, c'est tous les jours Noel. Pas
besoin de télévision, le repas toujours le même prend 2h à cuisiner.
Ou l'on comprend que l'électroménager (dont l'électricité) le progrès
quoi, à libéré les hommes pour qu'ils puissent regarder la télé. Le
jour de Noel on ne regarde pas la télé mais tout le monde se rasssemble
pour préparer les plats compliqués, et le temps passe tout seul. Nous
mangeons tous ensemble puis photos. Le vieux nous raconte les plus
grands moments de sa vie de guide au Népal, au Tibet, et en Chine.
Il a les yeux qui brillent. Grace à cette famille de sherpas, nous
avons eu notre Noel à nous, en avance et avec eux. Quel bonheur que
ces moments improvisés de communion avec le pays
2 Decembre Lukla-Katmandou
C'est bon, on a notre avion et retour "à la maison" . On a l'impression
de rentrer chez nous, un peu plus au chaud. Il fait tout de même
assez frais en soirée . On déambule dans Thamel, à la recherche d'un
cadeau pour les 50 ans de Monique. Un chale en cachemire? On passe
2h30 rue internet pour répondre et envoyer des messages. On se goinfre
de patisserie, de chocolat..........A un moment on se retrouve sans
faire exprès à l'extérieur de Thamel, ou se trouve la vraie vie, les
vrais gens, le vrai visage de Katmandou. Tout à coup c'est le mini-choc,
on change de monde, on sort du monde très "adapté" au touristes de
Thamel .Il ne faut pas se tromper.
INDE :
Extrait de "Dans la peau d'un intouchable[Vanarasi] de M Boulet.
Voici donc Godhouha et la vielle ville. Un labyrinthe de venelles et de culs de sacs, fendu par la rue dashashvamedh.
Cet axe large de 15 m et long de 500 conduit au ghat le plus sacré du Gange.
Les ghats sont ces grandioses escaliers de pierre qui plongent dans le fleuve et constituent ses berges.
Chaque jour, des milliers de pèlerins et de bigots convergent sur le ghat dashashvamedh. pour prendre leur bain purificateur.
Godhouha ! je préférerais ne pas mentionner ce lieu.
Des milliers de commerces, une centaine d'hôtels à prix minimum, à confort minimum et des dizaines de temples attirent
les touristes et avec eux la faune la plus gluante du nord de l'Inde.
l'étranger ne peut se promener sans être arrêté tous les 50 mètres par un mendiant, un trafiquant, un gosse morveux,
un colporteur un fou, un peloteur pour les femmes, un véritable artiste peintre, un sage hindou, un chien ou une vache
c'est le zoo, le zoo urbain, un marais infesté de sangsues. Des types vous accrochent en anglais, en français,
en italien avec un grand sourire comme s'ils vous proposaient leur amitié.
Polyglottes et sympas. Ils vous aiment et vous vendent de tout, à prix d'ami spécialement dans un magasin tenu par leur frère.
Ne sommes nous pas tous frères ?
Ils procurent : une chambre d'hôtel, de la soie, du patchouli, des tapis, de la drogue, des sitars, etc
et puis ils changent au noir des dollars. Ca ne vous intéresse pas ? alors ils ont un autre frère qui fabrique des statues de marbre.
Vous cherchez de l'encens, des bijoux ou le schmilblick? Ils peuvent vous faire visiter l'usine d'un cousin.
" Aucune obligation d'achat!"
Plus loin, en approchant du Gange, d'autres hommes veulent vous promener en barque, vous raser, vous masser,
vous dire la bonne aventure. Les prêtres hindous sur les berges offrent de vous bénir.
Impossible de rester seul dans ce quartier. Si j'exagère, je demande qu'on m'arrache la langue et la peau des couilles.
Je ne crains rien.
Je n'ai parlé que des emmerdeurs masculins. Et les femmes, dans ce cirque? Ici comme ailleurs à Bénares,
les rues sont envahies par les hommes. La plupart des femmes restent cloîtrées dans leurs maisons.
Cela donne l'illusion d'une cité de mâles.