1ère
IMPRESSION
Transfert de l'aéroport au centre-ville pour trouver un hôtel pas cher.
Nous partageons la course avec 2 jeunes (comme nous) étudiantes françaises.
On est contents de changer de "climat', d'arriver en Asie du Sud Est , de voir
des gens avec les yeux bridés pour être explicites. Dans le taxi, on
s'extasie sur les immenses pagodes dorées et les palmiers à sucre qui
décorent Yangon. Au feu rouge, les filles s'attendrissent devant un type
d'âge mur qui vend des cigarettes à l'unité en courant d'une voiture à
l'autre ; "qu'il est mignon, il est trop, c'est trop cool la Birmanie,.". On
croit rêver et on a envie de leur dire "réveillez vous, ce type est un
crève-la-faim qui passe sa journée dans les embouteillages et la pollution à
vendre des cigarettes à l'unité". Une telle réaction nous fait réfléchir sur
la façon d'aborder les voyages, c'est effectivement un état d'esprit
différent.
Après la douche, descente dans la rue. Là, c'est vraiment l'Asie : les gens,
tous en tongs (ce détail est particulièrement marquant), mangent assis au
ras du sol sur des petits tabourets en plastique , brochettes, soupes de
nouilles, fritures, pâtes et riz, et surtout boivent du thé dans de petites
coupes , discutant avec leurs amis. Très convivial. Les gens sont hyper
sympas et souriants , un vrai bonheur. On a honte, mais on se demande
pourquoi on est resté en Inde si longtemps ! Après avoir changé de l'argent,
on mange debout devant les stands : brochettes de poulet et canard, crêpes
hyper huilées et enfin on s'assoit par terre pour se rafraîchir d'un bon
lassi avec glaçons (il ne faut pas, on sait, c'est écrit dans les guides, mais
maintenant, on a l'estomac plus solide). On rentre apaisés à l'hôtel, ça commence
très bien !
TRANSPORT
Ce qui est sympa dans ce pays, c'est qu'on peut s'essayer à tous les types
de transport (pas tout le temps avec bonheur) et les alterner :
- le vélo : il y en a partout dans les villes et très facile d'en louer pour
3 FF la journée. On peut donc visiter à son rythme et surtout faire comme
tout le monde là-bas, c'est plus agréable : impérativement au lac Inle pour
explorer la région et à Bagan pour les courageux.
- la calèche à cheval : qui a dit que c'était tape-cul ? Peut-être mais c'est
assez typique comme taxi : à Bagan pour les fainéants ou à Pindaya pour
monter voir la grotte des 8000 bouddhas.
- la voiture : gain de temps quand vous avez un itinéraire atypique, c'est
à dire hors de l'axe Yangon-Lac Inle-Mandalay-Bagan, et même si vous êtes
sur l'axe mais que vous voulez vous arrêter facilement en parcours.
- Le pick up : pour les courts trajets dans le centre des villes, d'une
pagode à l'autre, si vous ne craignez pas d'être entassés avec les autres
birmans et en particuliers les monks, assis sur des planches en bois. A
faire au moins une fois, pour savoir (à Mandalay c'est facile, nord-sud ou
sud-nord).
- Le trishaw : la version birmane du cyclo pousse à utiliser un maximum.
Vous êtes assis sur le coté du vélo, dos à dos avec l'autre passager. Vous
prenez le temps de découvrir la ville, ses bruits, ses odeurs,. A privilégier.
- Le bus : pour les longs trajets, sur les routes défoncées du pays. Nous on
l'utilise surtout pour les voyages nocturnes, ça fait gagner pas mal de
temps étant données les durées de transport ( entre 15 et 20 heures entre
Yangon-Lac Inle-Mandalay et Bagan, à chaque fois).
- Le train : pas testé mais très peu développé, sauf sur l'axe Yangon-Mandalay,
de nuit.
- L'avion : pas testé mais assez bon marché et desservant quasiment toutes
les villes intéressantes.
Attention : pour ne pas soutenir la dictature birmane, il est préférable de
n'utiliser que des transports privés, donc d'éviter le train et l'avion.
HÉBERGEMENT
Très bon rapport qualité-prix pour les hôtels, entre 5 et 8 USD la chambre
pour deux avec salle de bain privée et petit-déjeuner gargantuesque, selon
que vous choisissez avec ou sans air conditionné. Négociez les prix si vous
restez plusieurs nuits, c'est facile et vous êtes toujours très bien reçus.
Plus cher à Yangon.
Nos adresses préférées :
- le Big Drum à Nyangshwe (lac Inle) au bord du canal où passent les bateaux.
5 USD pour deux, grande chambre avec balcon, vue sur les rivières
environnantes, avec en prime crêpe au petit dej. Le rêve, on ne voulait plus partir.
- La Royal Guest House de Mandalay, 8 USD avec air con. et frigo, on se
serait cru dans une cabine de bateau, avec cabinet particulier (bon, faut
pas exagérer quand même)
- Le New Park Hôtel à Bagan. 6 USD avec air con. et petit déjeuner
extraordinaire. Négocier ferme, le prix initial est de 10 USD pourt certains touristes.
A
TABLE !
Contrairement à ce que nous avait dit certaines mauvaises langues, on peut
manger très bien au Myanmar. Invariablement, la journée commence par un
petit-déjeuner continental, servi dans la guest house, puisque c'est compris dans
le prix.
Ensuite, à vous de jouer. La capitale regorge d'échoppes de nouilles et
de stands de grillades de viande, un vrai bonheur de manger un
repas délicieux, très très typique et pour trois fois rien. Les échoppes
sont spécialisées dans un seul plat, à base de nouilles ou de riz. Une
poignée de nouilles dans une assiette creuse, une louche de sauce, le ballet
des condiments ; la marchande plonge sa main dans des petits pots de verre
(glutamate, poudre de crevette, piment (à repérer pour lui dire de ne pas en
mettre), citron et coriandre fraîche). Puis voilà que je te mélange le tout
avec ma main pendant une minute devant les yeux grand ouverts des touristes.
Un régal pour 80 centimes ! Le meilleur coin, c'est autour de la pagode Sule,
très animé le soir. Pour finir, un yaourt à la fraise chez Nilar Win's, conseillé
dans tous les guides et inoubliable.
Dans le genre ça n'a rien à voir avec les spécialités locales mais c'est
hyper bon quand même, on a beaucoup aimé les pâtes fraîches de Nyangshwe
(Golden Kite), la purée d'aubergine de Mandalay (Marie Min).
Enfin partout, mais alors partout, vous pouvez manger du riz/nouilles frit
aux légumes et porc ou poulet, un classique en Asie.
Une grande découverte également : le café glacé, un régal.
Au niveau sanitaire, il faut quand même bien avouer qu'on a utilisé plus
d'Immodium ici qu'ailleurs.
RENCONTRES
Un trek de 4 jours dans la région de Kalaw nous a permis d'entrer en contact avec des tribus,
Palaung, Taung yo et Pa-O. Notre meilleur souvenir ! Nous dormions chez l'habitant, dans des
maisons construites en bambou (le pied de Tony s'en souvient, 6 semaines de plâtre après avoir
descendu l'escalier en pleine nuit pour aller aux "toilettes" au fond du jardin…). Nous avons eu
la chance d'arriver dans un village pendant un festival d'ordination des jeunes monks. A cette
occasion, de grandes réunions familiales ont lieu. Des habitants des villages très isolés ont donc
afflué vers notre village.
Alors que nous prenions un thé dans une famille, une vieille femme nous regardait avec de grands
yeux ronds, ce qui est très surprenant pour une birmane ! Notre guide lui a parlé et nous a alors
expliqué qu'elle n'avait jamais vu de touristes, donc de blancs, avec un longs nez et des yeux non
bridés. Il lui a expliqué que nous voyagions et venions de très loin. Elle en a conclu dans sa
logique à elle que nous venions de Kalaw ! Kalaw est à 25 km de là mais pour elle c'était la grande
ville et elle n'y avait jamais mis les pieds au cours de ses 60 ou 70 années de vie.
Les membre de la famille nous ont posé quelques questions. En particulier, ils voulaient savoir
quels étaient nos métiers. Le casse-tête pour notre guide-traducteur ! Comment expliquer ce qu'est
une consultante en finance et un responsable de projet informatique, qui passent leur journées
devant un ordinateur…
ON
NE VOIT ÇA QU'ICI ...
- l'accueil incroyablement chaleureux des Birmans.
- les joues des petits et des grands maculées de jaune avec la poudre de tanakan.
- ici, le thé ça se mange.
- la fête des jeunes novices où les jeunes garçons sont vêtus comme des petits
princes de Mandalay.
- l'adoration des Birmans pour les nats, des esprits craints et respectés.