1ère
IMPRESSION
Arrivée à l'aéroport à 6 h du matin . Nous achetons notre carte de tourisme 15 $.
Lan Chile ne voulait tout d'abord pas nous laisser monter dans l'avion à Santiago
car nous n'avions pas de visa. Moment de stress mais nous arrivons à les convaincre
que nous n'en avons pas besoin. Pas de bus depuis ce terminal 3 pour le centre-ville.
Les taxis officiels nous proposent la course à 15 puis à 13 $ mais ne veulent pas pour
10. Il fait déjà très chaud, surtout avec nos 35 kilos de bagages plus les 2 petits sacs
à dos. Nous attendons devant l'aéroport mais pas de taxis particuliers (illégaux) . Une
femme qui travaille ici vient discuter mais ne voit pas de solution pour nous. Nous ne
bougeons pas. Finalement, elle nous indique un bon plan : aller avec le bus pour
travailleurs au terminal 1 puis attendre un bus local qui se rend au centre ville. C'est
ce que nous faisons. Coût total : 2 pesos cubains, soit 70 centimes français.
Nous arrivons en plein centre de La Havane, près du Capitolio et marchons vers
une adresse trouvée sur Internet . On meurt de chaud dans nos pantalons avec notre
bazar sur le dos . La ville paraît immense, les bâtiments coloniaux se suivent sans fin,
souvent en très piteux état, séparés par le larges avenues, dans lesquelles sont
garées un nombre incroyable de vieilles voitures américaines des années 50. Chaleur
oblige, la population s'expose à moitié nue sur les trottoirs ou sur les balcons, laissant
apparaître tout un éventail de couleurs de peau où domine le caramel.
Quelques personnes nous proposent des chambres à 15 $. Après quelques visites
infructueuses, on trouve une grande chambre à 12 $ assez bien située près du Prado.
On s'effondre jusqu'à 2/3 heures de l'après-midi . Objectif de l'après-midi : récupérer le
guide bleu sur Cuba à la poste restante. Nous traversons La Havana Centro jusqu'à
Vedado et l'hôtel Havana Libre. En chemin, nous nous arrêtons aux petites échoppes
de rues installées par les particuliers au bord des fenêtres de leurs propres maisons :
jus de fruits, sandwichs, croquettes. Derrière, nous pouvons voir l'appartement et le
salon, pas grand chose dedans. Très peu de choix, nous sommes surpris par l'absence
de magasins, de restaurants . Nous achetons nos premiers avocats et pamplemousses,
base de notre alimentation les jours suivants. Six pamplemousses : 35 centimes ; un
avocat : 2,50 FF ; une boule de glace : 35 centimes, tous ces produits sont payables en
pasos ; un litre de lait : 10 FF, à payer en dollars.
Chemin faisant, nous arrivons place de la Révolution, immense. C'est là que Fidel
s'adresse à son peuple les jours de fête. Le ministère de l'intérieur s'orne d'une fresque
géante représentant Che Guevarra et du slogan " Hasta La Victoria, Siempre"
(Jusqu'à la victoire, toujours). Nous rencontrons Alexander, un cubain qui nous
accompagne jusqu'à la poste centrale où le guichet poste restant est fermé. Les
postiers nous indiquent une autre adresse où aller chercher notre colis. Passage par la
gare routière où nous nous arrêtons boire une bière (intéressant non ?). Toujours
accompagné par notre"amis ", nous rentrons vers le centre tout en profitant de
l'occasion pour poser des questions au jeune cubain et notamment comprendre le
fonctionnement de la double économie péso/$ qui nous intrigue beaucoup. Il est déjà
tard et il nous indique un restau pas cher (voudrait-il se faire inviter ?), mais nous le
laissons là et rentrons à notre maison pour nous coucher très tôt ce soir là !
TRANSPORT
Il y a très peu de transport en public, en raison des pénuries d'essence, donc nécessité
de s'organiser un peu à l'avance pour connaître l'horaire du seul bus ou train journalier
qui relie votre prochaine destination. Les étrangers paient en dollars américains le prix
acquitté par les cubains (mais les étrangers gagnent plus que 22 fois plus que les
cubains…) :
Donc, deux solutions essentiellement pour ceux qui n'ont pas loué de voiture (indispensable
si l'on veut sortir des sentiers battus) :
- le train, sur la ligne de La Havane à Santiago ou de La Havane à Pinar del Rio. Plutôt lent
et inconfortable, mais un peu moins cher que le bus. A notre avis avantageux uniquement
pour payer un peu moins cher sur une longue distance en trajet de nuit, sinon préférer le
bus.
- le bus, avec la compagnie Viazul, spécialisée dans le " transport pour touristes payant en
dollars et certifiée Iso 9002 ", hyper luxueux avec air conditionné (très froid la nuit). Première
chose à faire pour organiser ses déplacements, trouver une brochure donnant les horaires et
tarifs de la compagnie et voir en conséquence. Liaisons Santiago-Trinidad très pratiques. Ne
sort pas des sentiers battus. L'autre compagnie locale, Astro, sans clim et beaucoup plus lent,
a un nombre de places réservées aux touristes (5 en général), pour un prix quasi équivalent.
Avantageux sur la liaison La Havane - Vinales (8$ au lieu de 12$).
Les taxis officiels relient les mêmes villes que les bus pour le prix Viazul, à condition d'être 3 ou
4. C'est beaucoup plus rapide et pour le même prix, vous partez à l'heure que vous voulez. A
conseiller pour le trajet Vinales-Trinidad, car pas de bus Viazul direct.
Les taxis sont efficaces pour se déplacer en périphérie des villes, quand vous craquez après
avoir attendu 1 h à l'arrêt de bus avec les autres cubains et qu'un bus à moitié vide ait fait
monter 3 personnes et soit reparti en vous laissant planté là… Les taxis illégaux (plaque jaune :
particular) vous proposeront un prix supérieur aux taxis officiels (plaque bleue, taximètre donc
pas d'arnaque). Demander d'abord le prix à un taxi officiel avant d'entamer la négociation avec
un illégal, vous gagnerez toujours quelques dollars et vous aurez peut-être la chance de vous
déplacer dans une vieille américaine (mais en général c'est plutôt un vieille Lada pourrie).
HEBERGEMENT
Le moyen de se loger le moins cher et le plus sympa est de dormir chez l'habitant. Compter
entre 10 et 20 $ avec le petit déjeuner (plus cher à la Havane). Il est très facile de négocier,
il y a une telle concurrence. Visiter le lieu avant de vous décider mais en général c'est toujours
très bien tenu et propre. Le critère le plus important à notre avis c'est la qualité de l'accueil et
l'ambiance chaleureuse ou non de la maison. Les propriétaires qui vous attendent à l'arrivée
des bus ou train vous proposeront les prix les moins chers car ils ne sont pas dans les guides
touristiques. Sinon, en se baladant dans les villes, on repère les casas particulares à un signe
spécifique et il suffit de demander à visiter. N'hésitez pas à leur laisser des affaires en fin de
voyage pour les remercier de leur accueil, même si c'est souvent les familles les plus aisées qui
peuvent vous accueillir.
Nos adresses préférées (négociées à 10 $ avec petit déj très copieux) :
- Santiago de Cuba : Eglis y Nancy, Barnada n° 101 entre Maceo y San Mateo, tél : 62 87 28,
dans un quartier très populaire avec des scènes de rue … Très bon accueil et air conditionné
- Baracoa : Roger Ferrer Delgado, Robert Lopez n° 69, tél : 4-2516
Il y a également des hôtels gouvernementaux de très bon standing pour des prix assez modestes
au regard de la qualité, notamment à Vinales où les deux hôtels jouissent d'une vue inégalable
sur la vallée.
A
TABLE !
Si vous voulez manger comme les cubains, la bouffe est une vraie catastrophe (la pire que nous
ayons connue dans tout notre voyage, avec une mention spéciale également pour la Birmanie).
Il n'existe quasiment pas de restaux pour cubains mais quelques petites échoppes de rue
installées par des particuliers depuis chez eux et qui donnent sur la rue. Le menu est très pauvre
et dépend de l'approvisionnement du jour, en général sandwich (bof le pain) à la croquette frite
ou au fromage ou au jambon et un rafraîchissant en guise de boisson. Le tout est très bon
marché (2 FF le sandwich, 30 cts la boisson). Il y a également quelques échoppes qui vendent
des pizzas au fromage (beaucoup de pate a pain, du fromage fondu et quand il y en a, un peu de
sauce tomate). Un conseil, attendez d'avoir bien faim pour manger, ça passe mieux. Autre
solution, acheter des fruits et légumes au marché libre ou chez des particuliers et les déguster
sur les places, seule possibilité de manger un peu équilibré. Il y a notamment des avocats et
papayes très bons et pas chers.
Dans la plupart des cas, nous avons négocié la chambre avec le petiot déj, ce qui vous fait au
moins un repas équilibré (café, lait, jus de fruit, fruits frais, œufs, pain, beurre et confiture,…).
Si vous voulez manger mieux et comme des touristes en vacances, 2 solutions :
- les rares restaux gouvernementaux pour touristes, souvent très bien situés dans de belles
demeures et bien moins chers que chez nous. Les deux que l'on a fréquenté étaient les plus
modestes et l'on pouvait y manger du poulet, des frites, du riz et de la bière, mais pas grand
chose de plus.
- Les repas prix dans des restaux de particuliers ou dans votre casa particular, beaucoup plus
sympa car dans une ambiance familiale et très copieux . Compter de 5 à 10 $ en fonction de ce
que l'on veut manger (poulet, poisson, crevettes et langouste).
A ne pas manquer, la langouste de Cuba, pour le prix d'un Big Mac si l'on négocie bien.
Normalement réservée aux restaux d'Etat et à l'exportation , on vous en proposera partout dans
la rue, généralement à 10 $ tout compris, avec accompagnements et boisson puis rapidement à
7 $. Nous, nous avons eu la chance d'être amenée par une rabatteuse dans une petite maison de
Trinidad où nous nous sommes régalés d'une langouste grillée pour 5 $. Nous y sommes
retournés les deux jour suivants pour 3 $, prix en baisse car plus besoin cette fois ci de payer la
commission à la rabatteuse ; et les langoustes étaient deux fois plus grosses.
Au niveau boisson, goûter au Mojito, cocktail national à base de rhum, citron, sucre et feuille
de menthe, on en trouve partout et c'est très rafraîchissant.